Budget des outre-mer : la droite sacrifie les territoires ultramarins

Par Mathieu Robin 04/11/2025 à 11:00
Budget des outre-mer : la droite sacrifie les territoires ultramarins
Photo par Ieva Brinkmane sur Unsplash

Le budget 2026 des outre-mer subit des coupes historiques, sacrifiant les territoires au nom d'une austérité idéologique.

Un budget en recul historique pour les outre-mer

Les crédits alloués aux territoires ultramarins pour 2026 ont été présentés devant les commissions parlementaires, révélant une réduction drastique des financements. Officiellement justifiée par des « échéances budgétaires majeures », cette décision intervient alors que la ministre des outre-mer, Naïma Moutchou, était sur le point de se rendre en Nouvelle-Calédonie. Une mission annulée à la dernière minute par le Premier ministre, Sébastien Lecornu, illustrant l’urgence politique derrière ces coupes.

Des coupes massives et injustifiées

Sur un budget de près de 3 milliards d’euros en 2025, le ministère perdra 628 millions d’euros en autorisations d’engagement (−18 %) et 153 millions en crédits de paiement (−5 %) en 2026. Ces réductions touchent notamment deux dispositifs clés : les défiscalisations pour l’investissement productif et le logement intermédiaire, ainsi que les exonérations de cotisations sociales (Lodeom).

Des mesures inefficaces, mais nécessaires

Bercy justifie ces suppressions par des rapports de l’inspection des finances et des affaires sociales, qualifiant ces dispositifs de peu efficaces en matière d’emploi et propices à la fraude. Pourtant, les députés ont voté leur maintien en commission, soulignant leur utilité économique pour les territoires ultramarins. Une contradiction qui révèle les arbitrages idéologiques du gouvernement.

Une justice fiscale à géométrie variable

Ces coupes s’inscrivent dans une logique de réduction des dépenses publiques portée par la droite, au détriment des territoires les plus fragiles.

« Ces mesures pénalisent les entreprises locales et fragilisent les économies ultramarines déjà en difficulté »,
dénoncent les élus locaux. Une politique qui contraste avec les aides massives accordées aux grandes entreprises continentales, illustrant un manque de cohérence dans la politique économique du gouvernement.

L’Europe, grande absente du débat

Alors que l’Union européenne pourrait jouer un rôle clé dans le financement des outre-mer, le gouvernement français semble préférer des solutions nationales aux dépens des territoires. Une approche qui affaiblit la solidarité européenne et renforce les inégalités territoriales.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (4)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

C

Cigogne Sage

il y a 1 mois

En vrai, c'est toujours les mêmes qui trinquent... Les jeunes ultramarins galèrent déjà, et là c'est la double peine. #Dégoûté

4
P

Prologue48

il y a 1 mois

Les ultramarins paient déjà des impôts comme tout le monde. Pourquoi les punir encore plus ? La solidarité nationale a un sens.

3
E

Elizondo

il y a 1 mois

@prologue48 La solidarité nationale ne doit pas être un chèque en blanc. Il faut des contreparties et des réformes structurelles.

0
F

FXR_569

il y a 1 mois

La France ne peut plus se permettre des dépenses inconsidérées. Les outre-mer doivent aussi contribuer à l'effort national. L'assistanat n'est pas une solution.

2
H

Hermès

il y a 1 mois

@fxr-569 Mais les spécificités géographiques et économiques des DOM-TOM justifient des aides ciblées. Tout n'est pas de l'assistanat !

0
A

Anne-Sophie Rodez

il y a 1 mois

Les territoires ultramarins ont des défis spécifiques qui méritent une attention particulière. Ces coupes budgétaires risquent d'aggraver les inégalités territoriales. Une approche plus équilibrée serait nécessaire.

2
Publicité