Un conseil municipal sous tension
Saint-Étienne se réveille ce vendredi 12 décembre 2025 avec un nouveau maire, Jean-Pierre Berger, élu jeudi soir lors d'un conseil municipal exceptionnel. Ce dernier remplace Gaël Perdriau, condamné à quatre ans de prison ferme et une inéligibilité pour son implication dans une affaire de chantage à la vidéo intime. Une succession qui soulève des questions sur la continuité du pouvoir local et la santé démocratique de la ville.
Une élection sous le signe de la division
La séance du conseil municipal a été marquée par des tensions palpables. Au milieu des réactions du public, Lionel Boucher, conseiller municipal proche de Gilles Artigues – victime de l'affaire de sextape –, a quitté la salle en signe de protestation. "C'est une plaisanterie, c'est un sketch. La politique mérite mieux que ça." a-t-il déclaré, exprimant le sentiment d'une partie des habitants.
Les avis sont partagés. Michel, un supporter de l'ancien maire, estime que cette élection était "dans la logique des choses", tandis qu'Alain, un habitant présent, dénonce une "démocratie pervertie", soulignant l'emprise persistante de Perdriau sur le conseil municipal.
La continuité contestée
Jean-Pierre Berger, ancien premier adjoint, assure vouloir "tourner la page" et travailler en autonomie.
"Je suis assez grand pour voguer tout seul et pour continuer le travail qu'on a entrepris ensemble il y a déjà de longues années."a-t-il affirmé sur ICI Saint-Étienne Loire. Cependant, son refus de se présenter aux prochaines élections municipales interroge sur la volonté de renouvellement politique.
Les liens entre Berger et Perdriau restent flous. Le nouveau maire affirme n'avoir "pas du tout" de contact avec son prédécesseur concernant la transmission des dossiers, tout en reconnaissant des échanges "à titre personnel".
Un symbole des dérives du pouvoir local
Cette élection intervient dans un contexte de crise de la démocratie locale, où la succession de figures controversées interroge sur la transparence et l'éthique en politique. Les habitants, divisés entre ceux qui acceptent la continuité et ceux qui la rejettent, illustrent les fractures d'une ville en quête de renouveau.
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de renforcer les institutions locales, des questions persistent sur la capacité des territoires à se libérer des logiques clientélistes et des héritages politiques toxiques.