Viol et consentement : la France adopte enfin une loi progressiste sous pression

Par Mathieu Robin 07/11/2025 à 11:00
Viol et consentement : la France adopte enfin une loi progressiste sous pression
Photo par ev sur Unsplash

La France adopte une loi historique sur le consentement dans le droit pénal, rejoignant les pays progressistes comme la Suède et l'Espagne.

Une avancée majeure pour les droits des femmes

La France vient de franchir une étape historique en intégrant officiellement la notion de consentement dans la définition pénale du viol, promulguée ce vendredi 7 novembre 2025. Cette réforme, portée par le gouvernement Lecornu II sous la présidence d'Emmanuel Macron, marque un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles, après des années de débats et de résistances.

Un processus législatif transpartisan, mais pas sans tensions

Adoptée à l’unanimité moins dix jours plus tôt, cette loi s’inscrit dans un contexte marqué par des divisions persistantes à gauche, où certaines associations féministes avaient exprimé des craintes quant à une possible inversion de la charge de la preuve. Pourtant, le texte final, solidifié par un avis du Conseil d’État en mars, rassure : le consentement est désormais défini comme libre, éclairé, spécifique, préalable et révocable.

La France rejoint le camp des pays progressistes

En alignant son droit pénal sur celui de pays comme le Canada, la Suède ou l’Espagne, la France renforce son engagement européen et international. Cette réforme intervient après le retentissant procès des viols de Mazan, où la question du consentement avait pris une place centrale.

« Il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature »,
précise le texte, reprenant des critères déjà appliqués dans la jurisprudence.

Un pas en avant, mais des défis persistants

Si cette loi constitue une avancée indéniable, elle ne résout pas toutes les tensions politiques. À droite et à l’extrême droite, des critiques persistent, tandis que certains pays comme la Hongrie ou la Russie restent en retrait sur ces questions. En Europe, la Norvège et l’Islande, pionnières en matière de droits des femmes, saluent cette réforme, tout comme le Brésil, dont la société civile suit de près l’évolution du droit français.

Un texte qui clarifie, mais ne suffit pas

Si la loi apporte une clarification bienvenue, elle ne met pas fin aux débats sur la contractualisation des rapports sexuels ou la protection des victimes. Les associations féministes, bien que divisées, saluent une avancée, tout en rappelant que la lutte contre les violences sexuelles doit se poursuivre sur d’autres fronts, notamment celui de l’éducation et de la prévention.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (12)

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Prophète lucide

il y a 1 mois

Dans 10 ans, on se moquera de cette loi comme on rit aujourd'hui des 'crimes contre la nature' des années 80. Le progrès a bon dos.

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R

Renard Roux

il y a 1 mois

Une de plus... Bientôt on ne pourra plus rien dire sans être accusé de viol. La société devient parano.

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F

Fab-49

il y a 1 mois

@renard-roux C'est un peu exagéré. Cette loi clarifie juste ce qui était flou. Personne ne veut criminaliser les relations normales.

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Augustin Bocage

il y a 1 mois

L'Europe avance, la France doit suivre. Cette loi renforce notre crédibilité sur la scène internationale.

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E

Eguisheim

il y a 1 mois

Un équilibre est nécessaire. Protéger les victimes est essentiel, mais il faut éviter les abus. Cette loi semble raisonnable.

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É

Économiste curieux 2024

il y a 1 mois

Le coût de cette réforme va peser sur les tribunaux déjà saturés. L'INSEE estime que 30% des affaires pénales sont déjà en retard.

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S

Solstice

il y a 1 mois

@economiste-curieux-2024 Les victimes valent bien quelques investissements en plus. Le budget justice est ridicule comparé à d'autres postes.

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Nathalie du 26

il y a 1 mois

La Suède et l'Espagne montrent que ces lois réduisent les violences. La France doit arrêter de traîner des pieds sur les droits humains.

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Quiberon

il y a 1 mois

Enfin une avancée contre les violences sexistes !!! Les féministes se battent depuis des années pour ça. La justice doit protéger les victimes, pas les agresseurs.

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L

Lacannerie

il y a 1 mois

@quiberon Attention à ne pas criminaliser les relations amoureuses sous prétexte de 'consentement'. Le droit pénal doit rester proportionné.

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B

Bergeronnette

il y a 1 mois

Selon l'OCDE, 80% des pays européens ont déjà une définition claire du consentement. La France était en retard, cette loi comble un vide juridique crucial.

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N

Nuage Errant

il y a 1 mois

Encore une loi symbolique qui va complexifier le travail des juges. La France a déjà un droit pénal solide, inutile de suivre aveuglément les modes européennes.

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