Un gouvernement divisé face à un budget contesté
Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, a vivement critiqué la majorité présidentielle pour son manque de cohésion et son incapacité à trouver un compromis sur le budget 2026. Dans une interview au Parisien, il a souligné que le gouvernement ne peut pas s'attendre à ce que les socialistes portent seuls le poids des négociations.
Une majorité relative en crise
La dispersion des positions au sein des groupes soutenant le gouvernement s'est encore illustrée lors du vote sur la partie recettes du budget de la Sécurité sociale. Les Républicains (LR) ont voté contre, Horizons s'est abstenu, tandis que le MoDem et Renaissance ont soutenu le texte. Cette division reflète une crise de leadership au sein de la majorité relative.
Un appel au « ressaisissement »
Boris Vallaud a lancé un avertissement clair à Sébastien Lecornu, le Premier ministre : «
Le gouvernement ne peut pas attendre des socialistes ce qu'il n'obtient pas de sa majorité.» Il a également critiqué l'intransigeance du Sénat, soulignant que personne ne peut se payer le luxe de jouer la politique du pire.
Le spectre du 49.3
Interrogé sur l'éventualité d'un recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, Boris Vallaud a rappelé que cet outil reste entre les mains du Premier ministre. Cependant, il a insisté : « Si n'y a pas de compromis, 49.3 ou pas, il n'y aura pas de budget. »
Un contexte politique tendu
Cette tension intervient dans un contexte où la gauche cherche à imposer ses priorités, notamment sur les questions sociales et fiscales. Les socialistes, bien que minoritaires, jouent un rôle clé dans l'équilibre parlementaire, ce qui leur donne un certain pouvoir de négociation. Cependant, leur capacité à influencer le budget dépendra de la volonté réelle du gouvernement de trouver des compromis.
Les enjeux pour 2027
Alors que les élections approchent, cette crise budgétaire pourrait avoir des répercussions sur la stratégie des partis pour 2027. La gauche, en particulier, tente de se positionner comme une force de proposition, tandis que la majorité présidentielle peine à rassembler ses soutiens. Dans ce contexte, la question de la gouvernabilité de la France reste plus que jamais d'actualité.