Budget de la Sécu : Bompard accuse le PS de cautionner les coupes budgétaires

Un vote contesté et ses conséquences

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a vivement critiqué le Parti socialiste (PS) après l'adoption, par une courte majorité, de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale. Ce vote, intervenu le 8 novembre 2025, a été rendu possible grâce à l'abstention de certains députés écologistes et communistes, ainsi qu'au soutien implicite de la majorité des socialistes.

Pour Bompard, cette abstention équivaut à une validation des coupes budgétaires prévues par le gouvernement Lecornu II. « Ce que fait le Parti socialiste aujourd'hui, c'est en quelque sorte de vendre des illusions et de laisser passer les recettes du budget de la Sécurité sociale. C'est donc d'avaliser l'idée qu'il va y avoir entre dix et quinze milliards d'euros de coupes dans le budget », a-t-il déclaré lors de son intervention sur France Inter.

La réponse du PS : une stratégie de pression

De son côté, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a défendu la position de son parti, soulignant les gains obtenus lors des négociations. « Quand on prétend défendre les salariés, on ne pratique pas la politique du pire au nom d'un 'grand soir' qui ne vient jamais », a-t-il affirmé au Parisien, en référence à la ligne politique de La France insoumise.

Bompard a rejeté ces accusations, affirmant que son parti ne cherchait pas à bloquer systématiquement les réformes, mais à empêcher des mesures jugées injustes. « Je ne pratique pas la politique du pire ou du grand soir. Ce que dit Olivier Faure est juste faux. Notre devoir, c'est d'empêcher le gouvernement de faire la poche des retraités et des salariés », a-t-il rétorqué.

Un vote final incertain

Alors que l'Assemblée nationale s'apprête à examiner la partie dépenses du budget, incluant notamment l'article sur la suspension de la réforme des retraites, Bompard a exprimé l'espoir d'un revirement des socialistes. « Comme il y aura à la fois un vote sur le budget final, j'ose espérer qu'ils vont comprendre que le programme du NFP, c'est de voter contre », a-t-il déclaré.

Cette tension illustre les divisions au sein de la gauche française, alors que les élections de 2027 approchent. Le Nouveau Front Populaire (NFP), coalition réunissant LFI, le PS et les écologistes, pourrait voir sa cohésion mise à l'épreuve par des désaccords sur la stratégie à adopter face au gouvernement.

La réforme des retraites dans le viseur

Par ailleurs, Bompard a annoncé que LFI voterait contre la suspension de la réforme des retraites, jugée insuffisante. « Faire croire que le décalage d'un an est un progrès quand il est financé par un gel des pensions de retraite l'an prochain et une sous-indexation n'est pas acceptable », a-t-il tweeté.

Cette position s'inscrit dans une logique de fermeté face à un gouvernement accusé de mener une politique sociale régressive, malgré les promesses de justice sociale affichées par Emmanuel Macron lors de sa réélection en 2022.