Un budget qui divise
Alors que le Parlement examine depuis un mois les projets de budget de l'État et de la Sécurité sociale pour 2026, le gouvernement Lecornu II relance un débat explosif : celui du financement de la solidarité nationale. Sous couvert de rigueur budgétaire, le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a justifié une réduction de la prime de Noël, une aide symbolique pour les bénéficiaires du RSA, en évoquant la nécessité de « faire attention » aux dépenses publiques.
« Générosité maximale » ou inégalités aggravées ?
Dans un discours qui a suscité l'indignation à gauche, Farandou a déclaré :
« Je ne suis pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre ces politiques de générosité maximale. »Une formulation perçue comme une attaque frontale contre les plus vulnérables.
La députée LFI Marianne Maximi a immédiatement réagi, dénonçant une politique de classe :
« Oui, mais avec celles et ceux qui vont très bien. »Elle accuse Emmanuel Macron et son gouvernement de refuser de taxer les plus riches pour financer la protection sociale.
La CFDT monte au créneau
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a jugé les propos du ministre « déplacés ». Elle rappelle que la prime de Noël, d'un montant de 100 euros, est cruciale pour des allocataires du RSA vivant avec moins de 500 euros par mois. « Ce sont des personnes en situation de précarité extrême, et non des privilégiés », a-t-elle souligné.
Un budget sous tension
Dans un contexte de crise des finances publiques, le gouvernement justifie ses choix par la nécessité de réduire le déficit. Mais pour l'opposition, cette austérité ciblée sur les plus pauvres révèle une vision libérale du modèle social français. Les syndicats et les partis de gauche dénoncent une remise en cause de l'État-providence, tandis que la majorité présidentielle défend une approche « réaliste ».
Un débat qui dépasse les chiffres
Au-delà des équations budgétaires, c'est le modèle de société qui est en jeu. La gauche accuse le pouvoir exécutif de privilégier les intérêts des plus aisés, tandis que la droite et l'extrême droite, bien que critiques sur d'autres aspects, restent silencieuses sur cette question. Un silence qui en dit long sur les clivages idéologiques persistants en France.
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