Un déficit public qui s’emballe malgré les promesses
Alors que les débats budgétaires s’intensifient, le gouvernement se retrouve confronté à une réalité économique inquiétante : le déficit public pourrait atteindre 5 % du PIB en 2026, alors que l’objectif officiel reste fixé à 4,7 %. Une alerte lancée par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, dans une interview récente, soulignant l’urgence d’un redressement financier.
Un déficit qui défie les prévisions
« On est aux alentours de 5 % du PIB alors qu’on devrait être sous les 5 % », a déclaré la ministre, tout en réaffirmant l’objectif gouvernemental de 4,7 %. Un écart qui n’est pas sans conséquence, notamment en termes de dette publique, dont les charges d’intérêt atteindront 74 milliards d’euros en 2026.
Pourtant, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis un retour à l’équilibre, mais les amendements parlementaires, notamment ceux visant à dégeler les pensions et les prestations sociales, ont largement contribué à creuser le déficit. Une mesure initialement prévue pour économiser 3,6 milliards d’euros a été rejetée par l’Assemblée nationale, malgré les mises en garde de la ministre.
La Sécurité sociale en crise : un déficit qui explose
Le budget de la Sécurité sociale, initialement prévu à 17,5 milliards d’euros de déficit, pourrait finalement s’envoler à plus de 24 milliards, selon les estimations du ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou. Une situation que la ministre des Comptes publics juge « impossible à accepter », tout en reconnaissant la difficulté d’imposer des économies dans un contexte social tendu.
L’Assemblée nationale a supprimé l’article prévoyant le gel des pensions et des prestations sociales, une décision qui a provoqué des tensions au sein du gouvernement. Amélie de Montchalin a tenté de tempérer en proposant un gel partiel, notamment pour les allocations familiales des foyers les plus aisés, mais cette solution n’a pas convaincu tous les députés.
Un calendrier budgétaire sous tension
Alors que les délais sont serrés, l’Assemblée nationale pourrait transmettre le budget au Sénat sans vote final, faute de temps. Une situation qui alimente les critiques de l’opposition, accusant le gouvernement de manipulation. La ministre a fermement rejeté ces accusations, assurant qu’« aucune ordonnance n’est en cours d’écriture à Bercy ».
Malgré les difficultés, Amélie de Montchalin reste optimiste, estimant que le budget « va dans la bonne voie », tout en appelant à un compromis. Mais avec un déficit qui menace de dépasser les 5 %, la pression sur le gouvernement ne fera que s’accentuer dans les mois à venir.