Dette publique : le gouvernement sous pression, le déficit frôle les 5 % en 2026

Par Mathieu Robin 15/11/2025 à 22:23
Dette publique : le gouvernement sous pression, le déficit frôle les 5 % en 2026

Le déficit public français pourrait atteindre 5 % du PIB en 2026, malgré les objectifs du gouvernement. La Sécurité sociale en crise, les débats budgétaires sous tension.

Un déficit public qui s’emballe malgré les promesses

Alors que les débats budgétaires s’intensifient, le gouvernement se retrouve confronté à une réalité économique inquiétante : le déficit public pourrait atteindre 5 % du PIB en 2026, alors que l’objectif officiel reste fixé à 4,7 %. Une alerte lancée par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, dans une interview récente, soulignant l’urgence d’un redressement financier.

Un déficit qui défie les prévisions

« On est aux alentours de 5 % du PIB alors qu’on devrait être sous les 5 % », a déclaré la ministre, tout en réaffirmant l’objectif gouvernemental de 4,7 %. Un écart qui n’est pas sans conséquence, notamment en termes de dette publique, dont les charges d’intérêt atteindront 74 milliards d’euros en 2026.

Pourtant, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait promis un retour à l’équilibre, mais les amendements parlementaires, notamment ceux visant à dégeler les pensions et les prestations sociales, ont largement contribué à creuser le déficit. Une mesure initialement prévue pour économiser 3,6 milliards d’euros a été rejetée par l’Assemblée nationale, malgré les mises en garde de la ministre.

La Sécurité sociale en crise : un déficit qui explose

Le budget de la Sécurité sociale, initialement prévu à 17,5 milliards d’euros de déficit, pourrait finalement s’envoler à plus de 24 milliards, selon les estimations du ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou. Une situation que la ministre des Comptes publics juge « impossible à accepter », tout en reconnaissant la difficulté d’imposer des économies dans un contexte social tendu.

L’Assemblée nationale a supprimé l’article prévoyant le gel des pensions et des prestations sociales, une décision qui a provoqué des tensions au sein du gouvernement. Amélie de Montchalin a tenté de tempérer en proposant un gel partiel, notamment pour les allocations familiales des foyers les plus aisés, mais cette solution n’a pas convaincu tous les députés.

Un calendrier budgétaire sous tension

Alors que les délais sont serrés, l’Assemblée nationale pourrait transmettre le budget au Sénat sans vote final, faute de temps. Une situation qui alimente les critiques de l’opposition, accusant le gouvernement de manipulation. La ministre a fermement rejeté ces accusations, assurant qu’« aucune ordonnance n’est en cours d’écriture à Bercy ».

Malgré les difficultés, Amélie de Montchalin reste optimiste, estimant que le budget « va dans la bonne voie », tout en appelant à un compromis. Mais avec un déficit qui menace de dépasser les 5 %, la pression sur le gouvernement ne fera que s’accentuer dans les mois à venir.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (8)

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Beauvoir

il y a 1 mois

5% de déficit ? Et après ? Les politiques nous mentent depuis 20 ans. Ils nous disent de serrer la ceinture pendant qu'eux s'en mettent plein les poches. La rue va finir par parler...

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Flo-4

il y a 1 mois

La France dépense trop pour des gens qui ne travaillent pas. Il faut des contreparties, sinon on va droit à la banqueroute. La Sécu doit être réservée à ceux qui cotisent vraiment.

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S

Spirale

il y a 1 mois

Selon la Cour des comptes, le déficit serait même sous-estimé. Les dépenses de santé explosent, et les recettes fiscales stagnent. Sans réforme, on va droit dans le mur. Les chiffres ne mentent pas.

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Véronique de Poitou

il y a 1 mois

@spirale 'Les chiffres ne mentent pas' ? Ah bon ? Alors pourquoi on nous cache toujours la vérité ? Bref, on est tous dans la même merde, alors à quoi bon se disputer ?

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DigitalAge

il y a 1 mois

La France devrait s'inspirer de l'Allemagne : rigueur budgétaire + investissements ciblés. L'Europe nous observe, et notre déficit pèse sur les autres pays. Il faut arrêter de jouer les cancre de la classe.

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Raphaël63

il y a 1 mois

5% de déficit, c'est le résultat d'années de dépenses inconsidérées. La France doit réduire son assistanat et relancer le travail. La Sécu doit être réformée en profondeur, pas juste saupoudrée de subventions.

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Buse Variable

il y a 1 mois

@raphael63 'Réduire l'assistanat' ? C'est ça votre solution ? Les travailleurs pauvres et les retraités vont encore trinquer. La vraie réforme, c'est une fiscalité juste sur les ultra-riches !

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Geoffroy de Hyères

il y a 1 mois

Le déficit à 5% est un signal inquiétant, mais il faut éviter les réactions paniquées. La Sécu a besoin de réformes structurelles, pas seulement de coupes budgétaires. L'équilibre est possible, mais ça demande du courage politique.

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