Une visite sous haute tension diplomatique
Alors qu'Emmanuel Macron entame ce mercredi sa quatrième visite d'État en Chine, la communauté internationale et les défenseurs des droits de l'homme attendent de la France qu'elle prenne position sur la situation au Tibet. Une délégation de la communauté tibétaine en France, soutenue par l'ONG International Campaign for Tibet, a adressé deux courriers et un communiqué de presse au président français pour l'inciter à aborder la question lors de ses entretiens avec Xi Jinping.
Violations des droits humains et répression
Les associations dénoncent la violation systématique des droits de l'homme au Tibet, notamment la répression des minorités ethniques par le régime communiste chinois. Parmi les cas emblématiques cités, celui de Zhang Yadi, une étudiante franco-chinoise arrêtée en juillet dernier pour avoir défendu la cause tibétaine. Vincent Metten, responsable des politiques européennes pour l'ONG, insiste sur l'urgence d'agir :
"Il est du devoir d'Emmanuel Macron de soulever son cas au plus haut niveau avant qu'elle ne soit sévèrement punie par les autorités chinoises."
L'étudiante risque plusieurs années de prison, une perspective qui soulève des interrogations sur l'engagement de la France en matière de défense des droits humains.
Un dialogue nécessaire avec le Dalaï-Lama
Les associations tibétaines en France rappellent également l'absence de nouvelles du Panchen-Lama, la deuxième figure du bouddhisme tibétain, enlevé depuis maintenant 30 ans. Elles dénoncent aussi la multiplication des barrages hydroélectriques au Tibet, qui entraînent des déplacements forcés et des dégâts écologiques irréversibles.
Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice du Val-d'Oise et présidente du groupe d'information sur le Tibet au Sénat, appelle Emmanuel Macron à transmettre à Xi Jinping "sa volonté de mettre un terme aux politiques de répression à l'encontre des Tibétains" et à encourager un dialogue ouvert avec les représentants du 14e Dalaï-Lama.
La France face à ses contradictions diplomatiques
Cette visite intervient dans un contexte de tensions accrues entre la Chine et les démocraties occidentales, notamment après les récentes sanctions économiques imposées par Pékin à plusieurs pays européens. La France, qui se présente comme un défenseur des droits de l'homme, est sous le feu des critiques pour son silence relatif sur la question tibétaine lors des précédentes visites présidentielles.
Alors que le gouvernement Lecornu II cherche à renforcer les liens économiques avec la Chine, les associations rappellent que la diplomatie ne doit pas sacrifier les principes fondamentaux au nom des intérêts commerciaux.