Un « méga décret » pour désengorger les collectivités
La France, pays du mille-feuille administratif, s'attaque enfin à ses excès bureaucratiques. Le gouvernement Macron-Lecornu, sous la houlette du Premier ministre Sébastien Lecornu, a dévoilé un ambitieux projet de simplification des normes locales, présenté comme une réponse aux doléances des élus territoriaux. Une initiative saluée par les observateurs, alors que la droite et l'extrême droite continuent d'alimenter le discours anti-élites.
Un héritage pompidolien revisité
L'écho de la célèbre apostrophe de Georges Pompidou à Jacques Chirac résonne encore : « Arrêtez donc d’emmerder les Français ». Cinquante ans plus tard, le constat reste le même. « Trop de lois, trop de règlements », déplorait le Premier ministre lors du congrès des maires, promettant un « méga décret » avant Noël. Une promesse tenue, avec la présentation, mardi 9 décembre, des contours de ce texte par Françoise Gatel, ministre de l'Aménagement du territoire.
Un corpus normatif « surréaliste »
La ministre n’a pas mâché ses mots : « Nous avons reconnu collectivement que notre corpus normatif s’est accumulé au point d’entraver l’action des élus ». Une prise de conscience rare dans un pays où la surréglementation est souvent perçue comme un mal nécessaire. Le texte, présenté à l’hôtel de Roquelaure, s’inscrit dans la continuité du « Roquelaure de la simplification » lancé en avril par François Rebsamen.
Simplifier pour mieux gouverner
Ce « méga décret » vise à alléger les contraintes pesant sur les maires et les collectivités, souvent accusées de freiner l’innovation locale. Une mesure d’autant plus cruciale alors que la crise des vocations politiques se fait sentir, notamment dans les territoires ruraux. Le gouvernement espère ainsi redonner du souffle à une démocratie locale étouffée par la paperasse.
Un enjeu européen
La France n’est pas la seule à se confronter à ce défi. L’Union européenne, souvent critiquée pour son jargon technocratique, encourage depuis des années la simplification normative. Une tendance que le gouvernement Macron-Lecornu semble enfin suivre, malgré les réticences d’une partie de la droite, nostalgique d’un État centralisateur.
Les défis à venir
Reste à savoir si ce décret suffira à convaincre les élus locaux, souvent en première ligne face aux attentes des citoyens. Dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions sociales, la simplification administrative pourrait bien devenir un enjeu majeur des prochaines échéances électorales.