Snanc : le gouvernement capitule face aux lobbies agroalimentaires

Par Mathieu Robin 30/11/2025 à 07:13
Snanc : le gouvernement capitule face aux lobbies agroalimentaires

La stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) a été vidée de son contenu sous la pression des lobbies agroalimentaires.

Un échec symbolique pour la politique alimentaire française

La stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) devait être un pilier de la transition écologique du gouvernement. Pourtant, son histoire chaotique révèle les tensions entre l'intérêt général et les pressions des lobbies.

Un texte censuré sous la pression des industriels

Alors que la loi climat de 2021 imposait sa publication avant le 1er juillet 2023, la Snanc n'a jamais vu le jour. Le dernier épisode de cette saga, en novembre dernier, a confirmé les soupçons : le gouvernement a finalement retiré un objectif clé visant à limiter les aliments ultratransformés, sous la pression de l'Association nationale des industries agroalimentaires (ANIA).

La science ignorée au profit des intérêts privés

Cette décision intervient alors que The Lancet publiait une étude alarmante sur les dangers des aliments ultratransformés, accusés d'aggraver les maladies chroniques. Le ministère de l'Agriculture justifie cette suppression par l'absence de définition réglementaire, reprenant mot pour mot les arguments de l'ANIA.

Un gouvernement en perte de crédibilité

L'annulation surprise d'une conférence de presse ministérielle, suivie de révélations embarrassantes, illustre la difficulté du pouvoir macronien à imposer des mesures ambitieuses. Les critiques de la gauche dénoncent une capitulation face aux lobbies, tandis que l'opposition de droite et d'extrême droite accuse le gouvernement de manque de fermeté.

Un enjeu de santé publique sacrifié

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où les citoyens perçoivent un décalage croissant entre les promesses et les actes. La Snanc, censée être un outil clé pour la transition alimentaire, devient ainsi le symbole d'un gouvernement décalé des urgences sanitaires et climatiques.

Quel avenir pour la politique alimentaire ?

Alors que l'Union européenne et d'autres pays comme le Canada ou la Norvège renforcent leurs régulations sur les aliments transformés, la France semble reculer. Les associations de santé et les écologistes appellent à un changement radical de cap, tandis que les industriels défendent leur modèle économique. Cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans le débat sur la souveraineté alimentaire.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (5)

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TruthSeeker

il y a 1 semaine

Encore un coup des gros industriels... et nous on va devoir manger des OGM et de la merde chimique !!!

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Véronique de Poitou

il y a 1 semaine

Ahah, le gouvernement qui se plie devant les lobbies... rien de nouveau sous le soleil ! On peut toujours rêver d'une politique courageuse...

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Hugo83

il y a 1 semaine

La Snanc était ambitieuse, mais il fallait peut-être trouver un compromis plus réaliste. Dommage que les discussions aient été aussi polarisées...

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arthur53

il y a 1 semaine

C'est la preuve que le capitalisme tue l'écologie ! Les lobbies ont encore gagné, et c'est toujours les citoyens qui trinquent...

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Marguerite de Corse

il y a 1 semaine

@arthur53 L'Europe a pourtant des outils pour encadrer les lobbies. Pourquoi la France ne s'en sert pas ?

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Flo-4

il y a 1 semaine

Encore une preuve que le gouvernement cède aux lobbies au lieu de défendre les intérêts des Français ! La Snanc était une bonne idée, mais comme d'habitude, on capitule devant les puissants...

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Loïc-29

il y a 1 semaine

@flo-4 Les lobbies existent partout, même en Europe. La solution n'est pas le repli national, mais une régulation plus forte à l'échelle européenne.

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