Un report suspect sous pression des industriels
La publication de la nouvelle stratégie nationale pour l'alimentation, attendue depuis plus de deux ans, a été suspendue vendredi dernier, suscitant des interrogations sur l'influence des lobbys agroalimentaires. Ce texte, censé encadrer une alimentation plus saine et durable, a été retiré du site du ministère de l'Agriculture après des révélations embarrassantes.
Un passage clé supprimé sous pression
Selon des informations confirmées, le cabinet du Premier ministre Sébastien Lecornu a ordonné la suppression d'un passage visant à limiter la consommation de produits ultratransformés (snacks, sodas, céréales industrielles). Cette modification, intervenue en début de semaine, intervient alors que des chercheurs internationaux appelaient à des mesures fortes dans The Lancet.
Les ONG dénoncent un manque de courage politique
L'ONG Foodwatch a immédiatement réagi dans un communiqué :
"Ce report de dernière minute est une preuve supplémentaire des atermoiements du gouvernement face aux intérêts industriels. Il n'y a plus de temps à perdre alors que l'obésité et les maladies chroniques progressent."
Un arbitrage opaque entre ministères
Le document, fruit de longs débats entre plusieurs ministères, reflète les tensions entre santé publique et intérêts économiques. Le ministère de l'Agriculture, traditionnellement proche des filières industrielles, aurait pesé pour atténuer les mesures contraignantes. Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où les arbitrages techniques semblent primer sur l'intérêt général.
Quelle crédibilité pour la stratégie alimentaire ?
Sans date de publication annoncée, le doute persiste sur la volonté réelle du gouvernement d'engager une transition alimentaire. Cette affaire rappelle les difficultés récurrentes de la France à concilier souveraineté sanitaire et pression des lobbys, dans un contexte où l'Union Européenne tente de renforcer ses normes.
Un enjeu de santé publique ignoré
Les produits ultratransformés, pointés du doigt par l'OMS, représentent près de 30% des achats alimentaires des Français. Leur consommation est liée à une hausse des maladies cardiovasculaires et du diabète. Pourtant, le gouvernement semble privilégier une approche consensuelle, au détriment des recommandations scientifiques.
L'ombre des élections de 2027
Ce recul intervient alors que la stratégie des partis pour 2027 se précise. La majorité présidentielle, fragilisée par les sondages, pourrait craindre des réactions hostiles des industriels, traditionnellement proches de la droite. À gauche, cette affaire est perçue comme une nouvelle preuve de la soumission du gouvernement aux intérêts privés.