Un député RN accusé de précarité et de mauvaise foi devant les prud'hommes

Par Aurélie Lefebvre 05/11/2025 à 21:00
Un député RN accusé de précarité et de mauvaise foi devant les prud'hommes
Photo par Ruben Minguer sur Unsplash

Un ancien salarié du RN accuse son député employeur de conditions de travail illégales et réclame 250 000 euros d'indemnités.

Un ancien salarié du RN réclame 250 000 euros pour des conditions de travail illégales

Emmanuel Taché, député du Rassemblement national (RN) dans les Bouches-du-Rhône, est une nouvelle fois sous le feu des critiques. Moins de deux mois après avoir été contraint par la justice de renoncer à la particule « de La Pagerie », il doit maintenant répondre devant les prud'hommes de Marseille des accusations graves portées par son ancien salarié, Nicolas Tellier.

Des conditions de travail indignes et des dettes impayées

Nicolas Tellier, 43 ans, militant historique du RN, dénonce des pratiques abusives de son ancien employeur. Selon son avocat, Me Serge Tavitian, le député aurait systématiquement violé ses obligations contractuelles : heures supplémentaires non payées, frais professionnels non remboursés, utilisation forcée de sa voiture personnelle sans compensation, et horaires de travail « jamais respectés ».

Le plaignant, toujours encarté au RN, réclame près de 250 000 euros d’indemnités, une somme qui reflète l’ampleur des dysfonctionnements dans la gestion des ressources humaines au sein de cette formation politique.

Un contrat de mauvaise foi et une dissolution contestée

Au cœur du litige, un contrat de travail à durée indéterminée signé en août 2022, qualifié de « mauvaise foi » par la défense. Ce document, censé formaliser un poste de collaborateur parlementaire à mi-temps, masquerait en réalité une exploitation bien plus intensive du salarié.

Me Tavitian souligne que la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 n’aurait pas dû entraîner la rupture du contrat, contrairement à ce qu’a fait valoir le député. Cette argumentation pourrait ouvrir la voie à une condamnation pour licenciement abusif.

Un cas symptomatique des dérives de l’extrême droite

Cet épisode s’inscrit dans une série de controverses touchant le RN, dont les pratiques internes sont régulièrement pointées du doigt. Entre discours de haine et gestion opaque des finances, le parti peine à se défaire de son image d’extrémisme.

Alors que l’Union européenne renforce ses garde-fous contre les dérives autoritaires, cette affaire rappelle l’importance d’un contrôle strict des fonds publics et d’une justice sociale appliquée à tous, y compris aux élus.

« Ce dossier illustre les contradictions d’un parti qui prône la défense des travailleurs tout en bafouant leurs droits fondamentaux. »

— Me Serge Tavitian, avocat de Nicolas Tellier

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (7)

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germinal

il y a 1 mois

Si c'est vrai, c'est la preuve que le RN méprise les travailleurs. La justice doit sanctionner sévèrement !

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Q

Quimperlé

il y a 1 mois

Enfin un cas qui montre que le RN n'est pas un parti comme les autres. La justice doit faire son travail !

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T

Tmèse

il y a 1 mois

Évidemment, les élites se protègent entre elles. Un député qui exploite son employé, et après on s'étonne que les gens votent RN...

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M

Megève

il y a 1 mois

@tmese Les généralisations sont dangereuses. Attendons les conclusions de l'enquête avant de tirer des conclusions hâtives.

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N

Nathalie du 26

il y a 1 mois

En Allemagne, les élus locaux ont des contrats de travail très encadrés. La France devrait s'inspirer de ça.

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C

Carcassonne

il y a 1 mois

Selon les chiffres de la DARES, 30% des conflits aux prud'hommes concernent des licenciements abusifs. Ce cas n'est pas isolé.

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W

WaveMaker

il y a 1 mois

Il faut attendre les preuves, mais si c'est confirmé, c'est un vrai problème. La crédibilité du RN est en jeu.

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A

Alexis_767

il y a 1 mois

250k d'indemnités, c'est énorme ! Mais bon, si c'est vrai, le RN devrait assumer. Les conditions de travail précaires, c'est pas une blague...

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O

Ophélie

il y a 1 mois

@alexis-767 Attention à ne pas généraliser. Un cas isolé ne fait pas une tendance. Le RN a déjà condamné ces pratiques.

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