Un accord symbolique, mais des incertitudes persistantes
Lundi 17 novembre, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont scellé un accord qualifié d'historique pour l'achat par Kiev de 100 avions de combat Rafale. Une annonce tonitruante, mais qui soulève de nombreuses questions sur sa concrétisation.
Une promesse à long terme, mais pas une commande ferme
Si la signature a eu lieu dans un cadre solennel, sur la base aérienne de Villacoublay, devant des drapeaux français et ukrainiens, il s'agit en réalité d'une lettre d'intention et non d'une commande ferme. Aucune livraison ni paiement n'est prévu à court terme.
Des délais de livraison incertains
La production actuelle de Dassault Aviation est déjà saturée, avec 239 Rafale à livrer. Même en augmentant la cadence, les premiers appareils ne pourraient atteindre l'Ukraine qu'après plusieurs années. Un délai qui pourrait s'avérer critique face à l'urgence du conflit.
Le financement, un dossier épineux
Le coût estimé de 13 milliards d'euros (130 millions par appareil) pose la question cruciale : qui paiera ? Plusieurs pistes sont évoquées :
- Un prêt européen à remboursement différé
- L'utilisation des avoirs russes gelés (140 milliards d'euros)
Mais ces solutions soulèvent des obstacles juridiques et politiques.
Un message politique fort
Cet accord envoie un signal clair :
- L'Europe ne lâche pas l'Ukraine, malgré les pressions russes
- La France se positionne comme un acteur clé de la défense européenne
- L'Ukraine est considérée comme un rempart face à la menace russe
Parallèlement, l'accord prévoit des livraisons immédiates de systèmes de défense, drones et munitions.
Un engagement qui interroge
Si l'annonce est saluée comme un geste de solidarité, elle soulève des questions sur sa viabilité. Dans un contexte de crise des finances publiques, comment financer cet engagement sans compromettre d'autres priorités ? De plus, l'absence de garanties américaines pèse sur la crédibilité de cet accord.