Une réforme promise depuis 2017 enfin concrétisée
Le gouvernement français, sous la houlette du Premier ministre Sébastien Lecornu, a officialisé la présentation d’un projet de loi visant à créer une « allocation sociale unique », une mesure phare du quinquennat d’Emmanuel Macron. Annoncée lors des Assises des départements à Albi, cette réforme structurelle, qui fusionnera plusieurs aides sociales, suscite autant d’espoirs que de craintes.
Un projet aux ambitions floues
Selon Lecornu, cette allocation regroupera la prime d’activité, le revenu de solidarité active (RSA) et « un certain nombre d’aides au logement ». Le gouvernement assure que cette fusion permettra des économies de gestion, sans toucher aux bénéficiaires. Une promesse qui reste à prouver, alors que les départements, déjà en difficulté financière, craignent une recentralisation des compétences.
« Cette réforme consistera à faire des économies non pas sur les bénéficiaires, mais sur la gestion. »
— Sébastien Lecornu, Premier ministre
La droite salue, la gauche s’interroge
Du côté de Laurent Wauquiez (Les Républicains), président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée nationale, cette réforme est saluée comme une « avancée importante ». Pour lui, elle permettrait de « créer un vrai écart entre assistanat et travail », une rhétorique qui rappelle les critiques répétées de la droite envers les aides sociales.
À gauche, on reste sceptique. Les syndicats et associations craignent une désocialisation des minima sociaux, tandis que certains élus dénoncent une mesure « technocratique » qui pourrait aggraver les inégalités. « Sans garanties sur le montant des allocations, cette réforme risque de pénaliser les plus précaires », estime une source proche du Parti Socialiste.
Un contexte budgétaire tendu
Alors que la France traverse une crise des finances publiques, cette réforme s’inscrit dans une logique d’optimisation des dépenses sociales. Pourtant, les départements, déjà sous pression, redoutent une perte d’autonomie. « On nous parle d’économies, mais qui paiera la facture ? », s’interroge un élu local.
Par ailleurs, cette annonce intervient dans un contexte de crise des vocations politiques, où les collectivités territoriales peinent à attirer des élus. Une réforme mal perçue pourrait aggraver cette tendance.
L’Europe dans l’ombre
Si le gouvernement français insiste sur la nécessité de moderniser le système social, certains observateurs soulignent l’absence de coordination européenne. Alors que des pays comme la Norvège ou les Pays-Bas ont déjà expérimenté des réformes similaires, la France semble agir en ordre dispersé, sans tirer les leçons des modèles étrangers.
Dans un contexte géopolitique marqué par les tensions avec la Russie et la Chine, cette réforme sociale pourrait aussi être perçue comme un signal fort en faveur d’une protection sociale renforcée, un pilier de l’identité française.