Une réforme promise depuis 2018, enfin concrétisée ?
Le gouvernement Lecornu II s’apprête à déposer un projet de loi en décembre pour instaurer une allocation sociale unique, fusionnant le RSA, la prime d’activité et certaines aides au logement. Une mesure phare du quinquennat Macron, relancée à plusieurs reprises mais toujours aussi floue dans ses contours.
Un projet aux ambitions économiques et politiques
Sébastien Lecornu a justifié cette réforme par la nécessité de simplifier le système et de réaliser des économies de gestion, tout en évitant, selon lui, de toucher aux bénéficiaires. Pourtant, les associations craignent une harmonisation vers le bas, notamment pour les plus précaires.
« Cette aventure de l’allocation sociale unique va faire l’objet d’un projet de loi rapide, puisqu’il sera déposé au conseil des ministres au mois de décembre. »
— Sébastien Lecornu, Premier ministre
La droite et la gauche s’affrontent sur le principe
Laurent Wauquiez, figure de la droite LR, défend une allocation plafonnée à 70 % du Smic, une mesure critiquée comme stigmatisante par les associations. À gauche, on souligne les risques d’exclusion pour les plus vulnérables, tandis que l’exécutif mise sur une réconciliation politique autour de cette réforme.
Les départements en crise financière : Lecornu annonce des mesures d’urgence
Parallèlement, le Premier ministre a annoncé un doublement du fonds de sauvegarde des départements, porté à 600 millions d’euros pour 2026. Une réponse aux alertes répétées des élus locaux, confrontés à une chute des recettes immobilières et à l’explosion des dépenses sociales.
« Le gouvernement déposera un amendement pour multiplier par deux le fonds d’urgence. »
— Sébastien Lecornu
Réforme des ARS : un recentrage de l’État sur le sanitaire
Lecornu a également évoqué une réforme en profondeur des agences régionales de santé (ARS), plaidant pour un renforcement du pouvoir des préfets. Une annonce qui interroge sur la place des collectivités locales dans la gestion des politiques publiques.
Un contexte politique tendu
Alors que la stratégie des partis pour 2027 s’intensifie, cette réforme pourrait devenir un enjeu électoral, opposant une droite libérale à une gauche attachée à la protection sociale. Les associations, elles, restent vigilantes face à un projet qui pourrait aggraver les inégalités.