Un député LFI en contradiction avec ses engagements passés
Le député Aurélien Taché, membre de La France insoumise, suscite des interrogations après un changement radical de ton concernant la Chine. Alors qu'il était autrefois un fervent défenseur des droits humains, notamment pour la minorité ouïghoure, ses récentes prises de position semblent désormais alignées sur le discours officiel chinois.
Un discours en net contraste avec ses engagements antérieurs
En 2017, alors qu'il était encore écologiste, Aurélien Taché n'hésitait pas à dénoncer les violations des droits humains en Chine. "La Chine autoritaire massacre les Ouïghours et les Tibétains d'une main, les militants de Hong Kong de l'autre", écrivait-il sur les réseaux sociaux. Il appelait même à ne conclure aucun accord avec Pékin tant que ces exactions persisteraient.
Pourtant, depuis son arrivée à La France insoumise, son discours a évolué. Lors d'un déplacement à Pékin, il a vanté le "partenariat stratégique" entre la France et la Chine, saluant notamment les avancées chinoises en matière d'écologie et de régulation technologique.
Un alignement suspect sur la ligne chinoise
Ses déclarations récentes ont de quoi surprendre. "Taïwan chinoise", "menaces japonaises" : ces formulations rappellent étrangement le vocabulaire utilisé par le régime de Pékin. Invité à l'ambassade de Chine à Paris, il a même loué le modèle chinois, opposant "l'impérialisme américain" au "pacifisme écologique" chinois.
Un revirement assumé, mais contesté
Interrogé sur ce changement, Aurélien Taché assume une "évolution idéologique".
"J'ai réalisé que mon logiciel était naïf vis-à-vis des démocraties occidentales. Aujourd'hui, je vois les choses différemment."Une justification qui peine à convaincre les militants ouïghours, comme Dilnur Reyhan, présidente de l'Institut ouïghour d'Europe, qui dénonce un "retournement de veste".
La France insoumise dans le viseur
Ce revirement interroge sur la ligne diplomatique du parti. Alors que la Chine est régulièrement critiquée pour ses violations des droits humains, certains s'inquiètent d'un rapprochement avec un régime autoritaire. Une position qui contraste avec les valeurs traditionnelles de la gauche française, historiquement attachée à la défense des libertés fondamentales.
Un débat qui dépasse les frontières du Val-d'Oise
Au-delà du cas Taché, cette affaire soulève des questions sur l'influence des régimes autoritaires en France. Alors que la Chine multiplie les investissements en Europe, certains craignent une "diplomatie d'influence" qui pourrait nuire aux intérêts stratégiques français.
Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, cette affaire rappelle l'importance de la vigilance face aux discours qui minimisent les violations des droits humains au nom de supposés intérêts économiques ou écologiques.