Des activités à l'étranger sous le sceau du secret
Depuis son départ de Matignon en 2007, Dominique de Villepin a multiplié les missions de conseil et les conférences à l'étranger, notamment dans des pays aux régimes controversés. La Chine, l'Arabie saoudite et la Russie ont été ses principaux terrains d'action, bien que l'ancien Premier ministre cultive une discrétion remarquable sur ces activités.
Une discrétion suspecte
Même parmi ses proches, les détails de ses activités restent flous. Maurice Gourdault-Montagne, ancien ambassadeur et membre de son cercle, avoue ne pas savoir précisément ce que fait Dominique de Villepin pour gagner sa vie. Conscient des interrogations, l'ancien ministre a finalement rendu publics, en août 2025, les comptes de sa société de conseil, Villepin International, affirmant aujourd'hui ne travailler que pour des entreprises françaises.
La Chine, un partenaire privilégié
Depuis 2008, Dominique de Villepin a développé des liens étroits avec la Chine, prenant la présidence d'associations locales et intégrant des comités exécutifs de fonds d'investissement. Bien qu'il minimise cette part de son chiffre d'affaires à 8-10%, ces activités soulèvent des questions sur ses relations avec un régime souvent critiqué pour ses violations des droits humains.
Le Golfe et les doutes sur les financements
Au Qatar, où il est proche de la famille régnante, Dominique de Villepin a obtenu un poste à l'Autorité des musées. En Arabie saoudite, ses tentatives de conclure des contrats avec des acteurs comme Khaled Bugshan ont attiré l'attention des juges dans le cadre de l'enquête sur les financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy. Entre 2008 et 2010, il a perçu 800 000 euros annuels via une société panaméenne liée à Alexandre Djouhri, un intermédiaire sulfureux condamné en 2025.
La Russie, une proximité embarrassante
Dominique de Villepin a fréquemment séjourné en Russie, même après l'annexion de la Crimée. En 2014, il partageait la tribune avec Vladimir Poutine au forum de Sotchi, déclarant :
"Le monde a besoin de la Russie et la Russie a besoin du reste du monde."Ces déclarations, associées à ses voyages avec Djouhri, interrogent sur sa proximité avec un régime accusé de multiples exactions.
Un passé qui pourrait hanter un futur politique
Alors que la France traverse une crise des vocations politiques, ces révélations pourraient peser sur d'éventuelles ambitions présidentielles de Dominique de Villepin. Ses liens avec des régimes autoritaires contrastent avec les valeurs démocratiques que la France prétend défendre sur la scène internationale.