Un décret qui fait polémique
Un décret du ministère des Armées, publié le 1er novembre, a provoqué une vague de critiques et d'interprétations alarmistes. Certains y voient une légalisation des sociétés militaires privées (SMP) et une porte ouverte à l'envoi de combattants français en Ukraine. Pourtant, le texte officiel ne dit pas cela.
Des accusations infondées
Plusieurs figures politiques, comme Nicolas Dupont-Aignan et Philippe Murer, ont accusé le gouvernement d'autoriser des milices privées à intervenir en Ukraine. « Macron vient de légaliser les sociétés militaires privées, à l'étranger et en France ! », a affirmé Murer sur les réseaux sociaux. Ces déclarations, relayées par des comptes prorusses, ont alimenté une désinformation dangereuse.
La réalité du décret
En réalité, le décret encadre le recours à des opérateurs économiques de référence pour des missions de formation, d'entraînement et de soutien logistique. « Leurs agents ne pourront en aucun cas être engagés dans des opérations militaires dans le cadre d'un conflit armé », précise le ministère des Armées. La France interdit d'ailleurs le mercenaire depuis 2003.
Un outil pour renforcer l'influence française
Le texte vise à structurer la coopération militaire internationale, notamment en formant les armées étrangères. « Le maintien et le développement de l'influence de la France requièrent une assistance des armées par des opérateurs économiques de référence », explique le décret. Ces entreprises, comme DCI Group ou Amarante International, agissent déjà dans des domaines comme la sécurité ou la logistique.
La France face à la désinformation
Depuis le début de la guerre en Ukraine, des rumeurs circulent sur une possible intervention française. Le général Fabien Mandon a récemment rappelé la nécessité de se préparer à un conflit, ce qui a alimenté les spéculations. « Je mesure à quel point certains ont pu être inquiétés », a-t-il déclaré, tout en insistant sur la nécessité d'une vigilance accrue.
Un contexte géopolitique tendu
Alors que la Russie intensifie ses attaques en Ukraine, la France renforce son soutien à Kiev, notamment par des livraisons d'armes et un appui diplomatique. Ce décret s'inscrit dans cette dynamique, mais il ne change en rien la position française sur l'envoi de troupes. « La France n'a pas l'intention d'envoyer des soldats en Ukraine », a rappelé le Quai d'Orsay.