Un tweet compromettant ressurgit après l'agression de Bardella
Alors que Jordan Bardella dénonce avec virulence la violence politique, un tweet de 2017 refait surface, révélant une contradiction frappante dans ses prises de position. Le président du Rassemblement national, victime d'un jet d'œuf samedi à Moissac, avait pourtant ironisé sur un incident similaire visant Emmanuel Macron en 2017.
La condamnation sélective de la violence
Dimanche, sur CNews, Bardella s'est indigné contre « un climat de plus en plus violent » en France, pointant du doigt « ceux qui frappent » et « ceux qui légitiment la violence », une allusion transparente à l'extrême gauche et à La France insoumise. Pourtant, en 2017, alors conseiller régional d'Île-de-France, il avait publié un tweet moqueur après qu'un œuf ait été lancé sur Macron au Salon de l'agriculture : « Quoi de n-œuf @EmmanuelMacron ? »
Un geste violent, un procès en janvier
Samedi, un retraité de 74 ans a écrasé un œuf sur la tête de Bardella lors d'une séance de dédicaces. L'homme, déjà condamné pour un geste similaire contre Éric Zemmour en 2022, sera jugé le 9 janvier pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique. Bardella, qui a minimisé l'incident, affirme pourtant
« A chaque fois qu'un adversaire a été attaqué, je me suis toujours exprimé pour prendre sa défense car je ne supporte pas la violence. »Un discours qui contraste avec son tweet de 2017.
La question du double standard
Cette affaire soulève la question des double standards dans la condamnation de la violence politique. Alors que Bardella appelle aujourd'hui à l'unité contre les violences, son passé révèle une approche plus nuancée lorsqu'il s'agit de ses adversaires. La gauche et les observateurs politiques y voient une preuve de l'hypocrisie d'un parti qui, sous couvert de défense de l'ordre républicain, instrumentalise la violence selon ses intérêts.
Un contexte politique tendu
Cette polémique intervient dans un contexte de crise de la sécurité en France, où les tensions politiques s'exacerbent à l'approche des élections européennes. Le gouvernement, sous la houlette de Sébastien Lecornu, appelle à l'apaisement, mais les divisions persistent, alimentées par des discours polarisants. La réémergence de ce tweet rappelle que la lutte contre la violence politique ne peut être efficace que si elle est menée avec cohérence, sans distinction partisane.
