Un septuagénaire devant la justice pour un geste symbolique contre l’extrême droite
Le parquet de Montauban a requis, lundi 1er décembre, le placement en détention provisoire d’un homme de 74 ans, accusé d’avoir écrasé un œuf sur la tête de Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN). Ce retraité, déjà connu des services de police pour des faits similaires, sera jugé en comparution immédiate ce mardi.
Un acte politique revendiqué
Selon les déclarations du procureur Bruno Sauvage, l’individu a justifié son geste par une opposition claire à l’extrême droite. « J’ai agi en réaction à des idées que je combats depuis longtemps », aurait-il affirmé lors de sa garde à vue.
L’incident s’est produit samedi après-midi lors d’une séance de dédicace de Bardella à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. L’agriculteur à la retraite a été maîtrisé par la sécurité du RN avant d’être interpellé. Bardella a pu reprendre son événement sans interruption majeure.
Un profil récurrent dans les violences politiques
Ce n’est pas la première fois que cet homme s’en prend à des figures de l’extrême droite. En 2022, il avait déjà jeté un œuf sur Éric Zemmour, alors candidat à la présidentielle. Plus tôt cette année, il avait visé un bus de campagne de Marine Le Pen, sans que cela ne donne lieu à des poursuites.
La garde à vue a été prolongée pour déterminer si le septuagénaire avait participé à un rassemblement anti-RN organisé en marge de l’événement. Une plainte a été déposée au nom de Bardella et du RN.
Une série d’incidents ciblant la droite
Jordan Bardella a également été la cible d’un enfarinage mardi dernier lors d’une visite à une foire agricole à Vesoul. Un lycéen de 17 ans, impliqué dans cet incident, a été placé en garde à vue avant d’être libéré sous conditions.
Ces actes, bien que symboliques, s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques croissantes, alors que la droite et l’extrême droite multiplient les meetings et les déplacements en vue des prochaines échéances électorales.
La justice face aux violences politiques
Le parquet a souligné la récidive légale de l’accusé, qualifiant les faits de violence volontaire envers un élu. La décision de le placer en détention provisoire avant son procès reflète la sévérité avec laquelle les autorités traitent désormais ces affaires.
Alors que la gauche dénonce une montée des extrêmes, l’extrême droite accuse les opposants de violence politique. Ces incidents alimentent un débat sur la liberté d’expression et les limites de la contestation.