Un débat politique enflamme la France après la mort de Brigitte Bardot
La disparition de Brigitte Bardot, survenue dimanche à l'âge de 91 ans, a immédiatement déclenché un vif débat politique en France. Alors que la droite et l'extrême droite saluent une icône nationale, la gauche rappelle ses condamnations pour racisme, rendant toute décision d'hommage national hautement politisée.
La droite exige un hommage national
Eric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République (UDR), a lancé un appel à Emmanuel Macron pour organiser un hommage national à Brigitte Bardot, s'inspirant de celui rendu à Johnny Hallyday en 2017. « La France a le devoir d'honorer sa Marianne », a-t-il écrit sur X, relayant une pétition de son parti qui a déjà recueilli plus de 8 500 signatures.
« Brigitte Bardot s'en est allée, mais l'icône est plus que jamais vivante à nos côtés. Alors que la gauche déverse sur les réseaux sociaux et aux micros des médias sa haine contre celle qui aura si bien incarné la France, son insolence, son panache, son élégance… le président de la République doit avoir le courage d'organiser un hommage national pour notre BB ! »
La gauche divisée face à l'héritage controversé de Bardot
Du côté du Parti socialiste, les réactions sont contrastées. Olivier Faure, premier secrétaire, a fermement rejeté l'idée d'un hommage national, rappelant les multicondamnations de l'actrice pour racisme. « Les hommages nationaux sont rendus pour services exceptionnels rendus à la nation. Brigitte Bardot a été une actrice iconique de la Nouvelle Vague, mais elle a aussi tourné le dos aux valeurs républicaines », a-t-il déclaré.
En revanche, le député socialiste Philippe Brun a adopté une position plus nuancée, estimant que « si le président le décidait, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'y opposer ». Il a toutefois souligné que « nous connaissons son parcours, nous connaissons aussi ses condamnations, nous réprouvons évidemment son engagement politique ».
La gauche radicale et les écologistes dénoncent un double standard
Les réactions les plus vives viennent des partis de gauche radicale et écologistes. Sandrine Rousseau, députée écologiste, a fustigé sur Bluesky « un niveau de cynisme inacceptable », pointant du doigt l'engagement de Bardot pour la cause animale tout en ignorant les drames migratoires. Sarah Legrain, membre de la direction de La France insoumise, a quant à elle estimé que l'actrice était « trop raciste » pour mériter un hommage.
Seul Fabien Roussel, patron du Parti communiste, a tenté une approche plus conciliante, saluant « une très grande figure, un symbole de liberté, de rébellion, de passion », tout en reconnaissant implicitement les contradictions de son héritage.
Un enterrement discret à Saint-Tropez
La mairie de Saint-Tropez a annoncé que Brigitte Bardot serait inhumée au cimetière marin de la commune, face à la Méditerranée, aux côtés de ses parents. La cérémonie se déroulera sans date précise, conformément au souhait de l'actrice de reposer dans sa propriété tropézienne de La Madrague.
Un symbole qui dépasse le cadre culturel
Au-delà des clivages politiques, la question de l'hommage national à Brigitte Bardot révèle les tensions persistantes dans le paysage politique français. La droite y voit une occasion de réaffirmer son attachement à une France traditionnelle, tandis que la gauche dénonce une instrumentalisation d'une figure controversée. Dans un contexte de « guerre des droites » et de polarisation croissante, ce débat pourrait bien s'inscrire dans une stratégie plus large en vue des élections de 2027.