Une alliance de convenance face à l'hostilité macroniste
À moins d'un an des élections municipales de 2026, les tensions entre la droite et le pouvoir en place s'intensifient. Bruno Retailleau, président des Républicains (LR), rêve d'une « vague bleue » pour contrer l'influence d'Emmanuel Macron. Mais cette vague pourrait bien être teintée d'un bleu différent, celui d'Horizons, le parti d'Édouard Philippe.
Des convergences idéologiques et des intérêts locaux
Si officiellement, LR et Horizons n'ont pas signé d'accord national, la réalité locale montre une collaboration étroite. « On partage une histoire et des idées communes », déclare Alexandre Portier, député LR du Rhône. Une proximité qui se traduit concrètement : à Angers, le secrétaire général d'Horizons bénéficie du soutien sans faille des Républicains pour sa réélection.
Une opposition commune à Macron
Les deux formations ont des raisons stratégiques de s'entendre. Bruno Retailleau et Édouard Philippe entretiennent des relations cordiales, tout en affichant une opposition frontale au président de la République. « Avec LR, c'est une alliance naturelle, car ce sont déjà nos partenaires au niveau local », souligne Christophe Béchu, maire LR de Maine-et-Loire.
Une droite fragmentée mais unie contre le pouvoir
Cette alliance, bien que pragmatique, révèle les fractures persistantes au sein de la droite française. Si LR et Horizons partagent une vision conservatrice, leurs méthodes diffèrent : l'un mise sur la radicalité, l'autre sur le réalisme politique. Pourtant, face à la montée en puissance du Rassemblement National et à la politique autoritaire du gouvernement Lecornu II, cette union contre nature pourrait bien devenir une nécessité.
Un enjeu national pour 2027
Au-delà des municipales, cette alliance pourrait préfigurer des stratégies plus larges pour les élections législatives de 2027. « La droite doit se rassembler pour éviter une nouvelle hémorragie électorale », estime un cadre LR sous couvert d'anonymat. Une perspective qui inquiète les observateurs, tant la droite semble divisée entre modérés et radicaux.
La démocratie locale en péril
Cette alliance tactique soulève aussi des questions sur l'avenir de la démocratie locale. Dans un contexte de défiance croissante envers les institutions, ces accords entre partis pourraient être perçus comme une forme de clientélisme politique. Un risque que ni LR ni Horizons ne semblent prêts à assumer pleinement.