Un débat budgétaire enlisé dans l'indécision
"Gouverner, c'est choisir", rappelait Pierre Mendès France. Pourtant, à l'Assemblée nationale, cette maxime semble oubliée. Alors que Sébastien Lecornu avait renoncé au 49-3 pour privilégier le débat, les députés peinent à assumer leurs responsabilités, préférant reporter les décisions ou se défausser sur d'autres.
L'impasse budgétaire et la tentation du 49-3
Le blocage actuel s'explique par l'absence de majorité claire et la difficulté à trouver des compromis. Chaque camp refuse d'assumer des choix impopulaires, préférant procrastiner ou se défausser. Le retour en grâce du 49-3, réclamé par de nombreuses voix, illustre cette fuite en avant. Cette procédure permet d'adopter un texte sans vote final, avant de s'abstenir lors d'une motion de censure.
Les calculs politiques de 2027
Derrière ce blocage, se profile l'échéance de 2027. Des figures comme Bruno Retailleau, Édouard Philippe ou Élisabeth Borne pressent le Premier ministre de revenir sur son engagement, espérant ainsi éviter un compromis qui les divise. La suspension de la réforme des retraites, notamment, cristallise les tensions.
La primaire, un pis-aller pour éviter l'affrontement
Face à la perspective d'un duel Bardella-Mélenchon, la droite et le centre envisagent un retour des primaires. Cette procédure, impopulaire mais pratique, permettrait d'éliminer les candidats les moins bien placés sans qu'ils aient à renoncer eux-mêmes. Un moyen de gagner du temps, mais aussi de masquer les divisions internes.
L'héritage de Pierre Mendès France
Comme le soulignait François Bayrou, Pierre Mendès France incarne le courage politique. Pourtant, son exemple reste isolé. Les nostalgiques du 49-3 l'ont compris : en politique, durer, c'est souvent se défiler.