Un vote serré sous tension
L'Assemblée nationale a adopté de justesse, mardi 9 décembre, le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, avec 247 voix contre 234 et 93 abstentions. Ce vote, intervenu à seulement 13 voix près, illustre les difficultés croissantes du gouvernement Lecornu II à faire passer ses réformes dans une Assemblée sans majorité absolue.
La suspension des retraites, un compromis contesté
Le texte, qui inclut la suspension de la réforme des retraites, a été salué par le Premier ministre Sébastien Lecornu comme une "victoire de la majorité de responsabilité". Pourtant, cette adoption fragile révèle les tensions persistantes au sein de la majorité présidentielle, notamment avec Les Républicains et Horizons, qui ont refusé de soutenir le texte.
"Ce budget n'est pas à la hauteur des enjeux qui se dressent devant nous", a déclaré Paul Christophe, chef des députés Horizons, dénonçant un texte "sans équilibre, sans vision".
Un ralliement inattendu de la gauche
Contre toute attente, le Parti socialiste a apporté son soutien au projet, après des concessions obtenues par la négociation. Boris Vallaud, chef des députés PS, a salué "un compromis exigeant" permettant d'éviter "le musée des horreurs". Les écologistes, initialement hostiles, se sont finalement abstenus, après l'adoption d'un amendement augmentant l'Ondam.
Un marathon budgétaire loin d'être terminé
Le texte doit désormais être examiné par le Sénat, puis revenir à l'Assemblée pour une adoption définitive. Sébastien Lecornu a averti que les prochaines étapes seraient "difficiles", notamment pour le budget de l'État. Cette adoption laborieuse confirme les difficultés d'un gouvernement minoritaire, contraint à des compromis permanents.
Un contexte politique explosif
Cette victoire à la Pyrrhus intervient dans un climat politique tendu, marqué par la montée des tensions au sein de la majorité et les préparatifs en vue des élections de 2027. La droite traditionnelle, affaiblie, tente de se repositionner, tandis que la gauche cherche à capitaliser sur ses rares succès législatifs.