Un vote serré qui pourrait faire tomber le gouvernement
La nuit promet d'être longue pour Sébastien Lecornu. À quelques heures du vote crucial du budget de la Sécurité sociale, prévu mardi 9 décembre, le Premier ministre est sous une pression intense. Un rejet du texte pourrait précipiter une crise politique majeure, alors que les divisions au sein de la majorité se creusent.
Un équilibre fragile entre les partis
Du côté des partisans du texte, on trouve les macronistes d'Ensemble pour la République et le MoDem, rejoints in extremis par les socialistes. Une alliance inattendue qui pourrait ne pas suffire à sauver le projet.
"Je pense que la gauche, son devoir, parce que c'est la Sécu, parce que c'est notre patrimoine commun, parce qu'il faut sauver notre système de protection sociale, je crois qu'effectivement, demain, il faut voter pour",a insisté Olivier Faure, président du Parti socialiste.
Mais les oppositions sont farouches. Le Rassemblement national, les Insoumis et les communistes ont d'ores et déjà annoncé leur rejet du texte. Les Républicains et Horizons, pourtant membres du socle commun, restent indécis, malgré les pressions exercées par Matignon. "On ne peut pas se dire très attentif au déficit public et refuser d'avoir un budget", a plaidé Prisca Thévenot, députée macroniste, dans une tentative de convaincre les hésitants.
Des concessions de dernière minute
Le gouvernement a tenté de séduire les écologistes en augmentant le budget de l'hôpital, mais certains députés verts restent sceptiques. "Le compromis du PS ne nous convient pas !", a dénoncé un parlementaire vert. Chaque voix compte, et un rejet du texte pourrait avoir des conséquences dramatiques pour le gouvernement.
"Matignon nous met une pression énorme en mode : 'S'il y a rejet, c'est la fin du gouvernement, voire la dissolution'", a confié un député d'Horizons, dénonçant un "chantage à la stabilité". Une tension palpable alors que le vote approche.
Un enjeu bien plus large que le budget
Au-delà des chiffres, c'est la crédibilité du gouvernement qui est en jeu. Un échec pourrait affaiblir durablement Emmanuel Macron, alors que les critiques sur la gestion des finances publiques se multiplient. La gauche, malgré ses divisions, semble déterminée à sauver le système de protection sociale, tandis que la droite radicale et l'extrême droite tentent de profiter de la situation pour affaiblir le pouvoir en place.
Demain, dans l'hémicycle, chaque député aura le poids de l'Histoire entre ses mains. Un vote historique qui pourrait redessiner le paysage politique français.