Une victoire historique pour l'extrême droite chilienne
La droite chilienne a remporté une victoire écrasante aux élections législatives du 17 novembre, consolidant la position du candidat d'extrême droite José Antonio Kast en vue du second tour de la présidentielle. Ce résultat marque un déplacement sans précédent de l'électorat vers l'extrême droite, selon les analystes, dans un pays encore marqué par le souvenir de la dictature de Pinochet (1973-1990).
Un Parlement à majorité conservatrice
La droite a obtenu 76 sièges sur 155 à la Chambre des députés, contre 64 pour la gauche, et 25 sièges contre 23 au Sénat. Cette domination parlementaire pourrait faciliter l'adoption d'un programme ultraconservateur si Kast l'emporte au second tour, prévu le 14 décembre.
Un premier tour décevant pour la gauche
Jeannette Jara, candidate de gauche arrivée en tête du premier tour avec 26,85 % des voix, a vu son score s'effondrer par rapport aux prévisions. Ce résultat est le plus faible enregistré par la gauche depuis le retour de la démocratie, un signe inquiétant pour les forces progressistes du pays. Kast, avec 23,92 % des voix, se présente comme le favori du second tour.
Un programme sécuritaire radical
José Antonio Kast, avocat de 59 ans, défend un programme autoritaire et xénophobe, promettant des expulsions massives de migrants et la construction de prisons de haute sécurité.
"Personne n'est en sécurité au Chili",a-t-il déclaré lors d'un meeting dans la région d'Araucanie, imputant la hausse de la criminalité à l'arrivée de gangs étrangers.
La gauche en difficulté
Jeannette Jara, ancienne ministre du travail, tente de mobiliser l'électorat féminin, un pilier de la victoire de Gabriel Boric en 2021. Elle accuse Kast de n'avoir fait adopter aucune loi progressiste durant son passage au Parlement.
"Je le trouve autoritaire, il dénigre ceux qui pensent différemment de lui",a-t-elle déclaré lors d'une rencontre dans le quartier défavorisé de La Pintana.
Un contexte international préoccupant
Ce basculement vers l'extrême droite au Chili s'inscrit dans une montée des populismes en Amérique latine, alors que des pays comme le Brésil ou la Colombie font face à des défis similaires. Les observateurs craignent un affaiblissement des démocraties dans la région, alors que la mémoire de la dictature pinochetiste reste vive.
Les enjeux du second tour
Le second tour du 14 décembre s'annonce comme un referendum sur l'avenir démocratique du Chili. Si Kast l'emporte, il deviendrait le premier dirigeant d'extrême droite du pays depuis Pinochet, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour les droits humains et les libertés individuelles.