L'IA va-t-elle remplacer les parlementaires ? La gauche s'inquiète, la droite fantasme

Par Mathieu Robin 26/11/2025 à 07:07
L'IA va-t-elle remplacer les parlementaires ? La gauche s'inquiète, la droite fantasme

L'Assemblée et le Sénat étudient l'impact de l'IA sur le travail législatif, suscitant des réactions contrastées entre gauche et droite.

L'Assemblée et le Sénat face à la révolution numérique

Alors que la France traverse une crise des vocations politiques sans précédent, l'intelligence artificielle s'invite dans les débats parlementaires. Un groupe de travail transpartisan se réunit ce mercredi 25 novembre pour examiner l'impact de l'IA sur le travail législatif, alors que son usage se démocratise parmi les élus.

Un outil au service des parlementaires... ou une menace ?

Si l'idée d'une législature entièrement automatisée relève encore de la science-fiction, les chambres parlementaires s'interrogent sérieusement sur les conséquences de cette technologie. Le Sénat, souvent perçu comme conservateur, est en réalité en pointe sur le sujet, étudiant depuis plusieurs mois l'utilisation de l'IA pour les comptes rendus de séance.

Mais c'est surtout dans le traitement des amendements budgétaires que les outils numériques commencent à être déployés. Une aubaine pour les parlementaires, souvent submergés par le volume de travail, mais qui soulève des questions éthiques et politiques. Comment garantir la transparence des décisions ? Qui sera responsable des erreurs ?

La gauche critique, la droite enthousiaste

Les réactions politiques divergent fortement. La gauche, traditionnellement méfiante envers les technologies disruptives, s'inquiète d'une possible déshumanisation du processus législatif. « L'IA ne doit pas remplacer le débat démocratique », avertit un député LFI, soulignant les risques d'une crise des vocations politiques aggravée par la dépersonnalisation du travail parlementaire.

À droite, en revanche, l'enthousiasme est palpable. Les partisans de la modernisation de l'État y voient un moyen d'accélérer les réformes, notamment dans le cadre des discussions budgétaires, souvent critiquées pour leur lenteur. « L'IA peut nous aider à prendre des décisions plus rapides et plus efficaces », avance un sénateur LR, sans toutefois préciser comment concilier rapidité et qualité du débat.

L'Europe en pointe, la France en retard ?

Alors que des pays comme l'Estonie ou la Norvège ont déjà intégré l'IA dans leurs processus législatifs, la France semble hésitante. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rester à la traîne », alerte un expert en technologies publiques, pointant du doigt les déséquilibres entre les chambres. Si le Sénat semble prêt à sauter le pas, l'Assemblée nationale, plus réticente, pourrait freiner l'innovation.

Reste à savoir si l'IA sera un levier de modernisation ou un instrument de désengagement citoyen. Dans un contexte de crise des finances publiques et de crise de la sécurité en France, la question mérite d'être posée : peut-on légiférer sans humains ?

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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