Un système parlementaire à bout de souffle
Alors que le débat budgétaire plonge dans le chaos, la question de la majorité absolue refait surface. Seul un député sur 577 a voté le volet recettes du budget, illustrant les dysfonctionnements d'un système parlementaire en crise. Le Sénat vient de suspendre la suspension de la réforme des retraites, tandis que l'Assemblée nationale s'apprête à rejouer cette même partition en deuxième lecture.
L'échec des compromis et l'immaturité politique
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, tente de colmater les brèches en proposant des débats thématiques, mais sans garantie de trouver une majorité pour le vote final. L'enlisement des discussions révèle une incapacité des députés à nouer des compromis, un symptôme d'un système politique en perte de repères.
La fin de l'ère des majorités absolues ?
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, juge que le retour à une majorité absolue n'est pas souhaitable. Elle défend un travail collégial, malgré les critiques sur l'efficacité d'une Assemblée sans majorité claire. Selon elle, une telle configuration ne représente pas bien les Français, surtout dans un contexte d'émiettement politique.
La proportionnelle, une solution pour éviter les dérives ?
L'article rappelle que le mode de scrutin majoritaire à deux tours favorise les majorités écrasantes, comme en 2017 où les macronistes ont obtenu une majorité avec seulement un tiers des voix au premier tour. François Mitterrand avait déjà alerté en 1988 :
"Il n'est pas sain qu'un seul parti gouverne."Une mise en garde qui résonne aujourd'hui, alors que la gauche plaide pour une réforme proportionnelle.
Un système à réformer en profondeur
Les débats actuels sur l'ordre des discussions – recettes avant dépenses – montrent les limites d'un système conçu pour des majorités stables. La crise des vocations politiques et la fragmentation des partis rendent urgent un débat sur la réforme des institutions, notamment l'introduction d'une dose de proportionnelle pour mieux refléter la diversité des opinions.