Une Assemblée nationale en décalage avec le réel
L’Assemblée nationale française semble parfois évoluer dans une réalité parallèle, où les amendements fiscaux symboliques fleurissent sans souci de leur applicabilité. Sébastien Lecornu, Premier ministre, a vivement critiqué cette tendance, qualifiant ces mesures de "taxes fantômes" destinées davantage à séduire les électeurs qu’à produire des effets concrets.
Des mesures inapplicables mais politiquement rentables
Parmi les propositions pointées du doigt figurent la taxe sur les multinationales, censée rapporter 26 milliards d’euros, ou encore l’alourdissement de la taxe sur les super-dividendes. Selon Lecornu, ces dispositions, votées par des députés conscients de leur caractère inapplicable, sont vouées à disparaître lors des étapes ultérieures du processus législatif.
"Il faut arrêter de faire comme si tout ce qui était voté était réellement voté !"
Un jeu de dupes pour les réseaux sociaux
Derrière ces votes symboliques se cache souvent une stratégie de communication, visant à offrir aux députés un moment de gloire médiatique ou une victoire éphémère auprès de leur électorat. Certains adaptent même leurs discours au format des réseaux sociaux, privilégiant les brèves percutantes au détriment du débat de fond.
Un risque pour l’État de droit
Cette inflation de mesures inapplicables pourrait fragiliser les institutions garantes du respect du droit. Lecornu a annoncé saisir le Conseil d’État pour juger de la validité de ces amendements, une démarche qui rappelle les tensions autour de la loi immigration de décembre 2023, dont plusieurs articles avaient été censurés par le Conseil constitutionnel.
Populisme ou démocratie en danger ?
Si la politique doit incarner la volonté générale, elle ne saurait se permettre d’enfreindre sciemment la loi pour plaire à l’opinion. Cette pratique, qualifiée de populiste, pourrait affaiblir la crédibilité des institutions et nourrir un climat de défiance envers les élus.