École en crise : Pourquoi supprimer une réforme plébiscitée par les élèves et les citoyens ?

Par Mathieu Robin 08/12/2025 à 15:11
École en crise : Pourquoi supprimer une réforme plébiscitée par les élèves et les citoyens ?

Une réforme plébiscitée par les élèves et les citoyens est menacée de suppression, malgré son succès dans un collège de Seine-Saint-Denis.

Une réforme citoyenne sacrifiée sur l’autel de l’inertie administrative

Alors que l’école publique française traverse une crise profonde, marquée par le désarroi des familles et l’épuisement des enseignants, une question se pose avec acuité : pourquoi retirer ce que les citoyens soutiennent, ce que les élèves défendent et qui fonctionne depuis dix ans ?

La convention citoyenne sur les temps de l’enfant, récemment conclue, a pourtant formulé des recommandations claires et structurantes, notamment la généralisation des cours de quarante-cinq minutes dans le secondaire. Une mesure simple, mais cruciale, pour redonner du sens à un système éducatif saturé et en perte de repères.

Un dispositif qui marche, mais qu’on s’apprête à supprimer

Contrairement à une idée reçue, cette innovation n’est pas une utopie. Elle est déjà mise en œuvre depuis une décennie au collège international de l’Est parisien (Cliep), à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Un établissement public, a priori éloigné des privilèges, mais qui a su construire un modèle de mixité sociale et de réussite éducative.

Les élèves eux-mêmes ont témoigné devant la convention citoyenne, le 7 novembre dernier :

« Au-delà de quarante minutes, nous décrochons. »
Un constat partagé par les enseignants, qui soulignent un rapport plus apaisé et actif à l’école grâce à ce dispositif.

Pourtant, la direction académique de Seine-Saint-Denis a décidé de supprimer ce dispositif dès la rentrée prochaine. Une décision d’autant plus incompréhensible que le Cliep accueille des élèves issus de quartiers populaires, souvent exclus des filières d’excellence.

Une école en crise, un système qui résiste au changement

Cette affaire illustre un paradoxe français : alors que les conventions citoyennes se multiplient (trois en sept ans), leurs recommandations peinent à s’imposer face à l’inertie des institutions. Que ce soit sur l’écologie, la fin de vie ou l’école, les citoyens sont consultés, mais leurs propositions sont trop souvent ignorées.

Dans un contexte où la confiance dans les institutions éducatives se fragilise, cette décision envoie un signal désastreux. Comment croire en la démocratie participative si ses résultats sont systématiquement rejetés ? Comment redonner du sens à l’école si même ses réussites sont balayées d’un revers de main ?

La réforme des rythmes scolaires, portée par les citoyens et validée par les élèves, mérite mieux qu’un enterrement administratif. Elle mérite d’être généralisée, comme le réclament les enseignants et les familles. À moins que le gouvernement ne préfère continuer à ignorer les solutions qui viennent du terrain.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (1)

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Postulat

il y a 54 minutes

Encore une réforme qui marche, mais les élites préfèrent tout casser ! Les élèves et les citoyens sont contents, mais non, faut tout supprimer. À quand la révolution contre ces technocrates ?

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