Un silence politique calculé
Depuis plus de deux mois, François Bayrou, ancien Premier ministre sous la présidence d'Emmanuel Macron, s'est volontairement effacé de la scène politique nationale. Une disparition médiatique qui contraste avec la frénésie de communication qui avait précédé son échec au vote de confiance du 8 septembre 2025. Officiellement, le Béarnais justifie cette retraite par une volonté de ne pas entraver le travail de son successeur, Sébastien Lecornu, qui s'apprête à lancer de nouvelles consultations avec les partis politiques. Mais derrière cette posture de fair-play se cache une stratégie bien plus complexe.
Un bilan politique lourd à porter
Les neuf mois passés à Matignon ont laissé des traces indélébiles sur l'image de Bayrou. Son absence de méthode, ses errements politiques et surtout l'affaire de Bétharram, où il a été accusé d'avoir minimisé des violences sexuelles dans un établissement catholique, ont profondément ébranlé sa crédibilité. Un scandale qui, au-delà des frontières nationales, a entaché l'image d'un centriste pourtant présenté comme un modèle de probité.
La reconquête passe par Pau
De retour à Pau, où il est maire depuis 2014, Bayrou mise désormais sur les élections municipales de mars 2026 pour se relancer. Mais la tâche s'annonce ardue.
"François se dénationalise", confie un proche, soulignant que l'affaire de Bétharram a profondément marqué l'opinion locale.Dans un contexte où la gauche française cherche à se repositionner, le centriste pourrait bien devenir un acteur secondaire, relégué à des enjeux locaux.
Un rebond incertain
Alors que la France fait face à des défis majeurs - crise des finances publiques, tensions internationales et montée des extrêmes -, Bayrou semble avoir choisi de s'éloigner des débats nationaux. Une stratégie risquée, alors que son parti, le MoDem, pourrait être marginalisé dans les prochaines échéances. Entre la nécessité de se reconstruire et le danger de l'oubli, le Béarnais joue un jeu périlleux.