Enfants placés : la gauche veut imposer un avocat pour briser l'isolement judiciaire

Par Aurélie Lefebvre 11/12/2025 à 09:26
Enfants placés : la gauche veut imposer un avocat pour briser l'isolement judiciaire

La gauche veut imposer un avocat pour chaque enfant placé, une mesure cruciale face aux dysfonctionnements de l'ASE et aux scandales récents.

Un droit fondamental enfin reconnu ?

Alors que l'Assemblée nationale examine une proposition de loi socialiste jeudi 11 décembre, la question de la représentation juridique des enfants placés refait surface. Une mesure cruciale dans un contexte où les dysfonctionnements de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) se multiplient, comme le révèle le scandale récent d'un foyer parisien où des éducateurs ont rasé la tête d'un enfant de 8 ans en guise de punition.

Un avocat pour tous, sans condition

La proposition, portée par la députée Ayda Hadizadeh, vise à instaurer un avocat systématique pour les 380 000 mineurs concernés par une mesure d'assistance éducative. Une avancée majeure, alors que le droit à un avocat n'est actuellement qu'une faculté encadrée par l'article 1186 du Code de procédure civile.

L'avocat jouerait un rôle de fil rouge tout au long de la procédure, expliquant les décisions judiciaires et aidant l'enfant à préparer les audiences.

"Les anciens enfants placés le disent, le dossier est la seule mémoire de leur enfance."

Un rapport de forces inégal

Les défenseurs du texte soulignent que cette mesure pourrait rééquilibrer les rapports de force au sein de l'ASE, souvent critiquée pour son manque de transparence. L'avocat pourrait notamment forcer les services départementaux à respecter des droits fondamentaux, comme le maintien de la fratrie ou les rencontres avec les parents.

Lyes Louffok, ancien enfant placé et militant des droits de l'enfant, y voit une opportunité pour médiatiser les affaires de maltraitance :

"Les affaires vont sortir parce que des avocats vont les médiatiser."

Un coût justifié par l'urgence

Si l'Assemblée des départements exprime des réserves sur le coût (estimé à 230 millions d'euros par an), les partisans de la mesure rappellent que ne pas investir dans la protection de l'enfance se paie très cher par la suite. La députée Caroline Yadan (Ensemble pour la République) souligne que cette réforme pourrait générer des économies à long terme.

Le texte propose d'ailleurs de compenser ces dépenses par une taxe additionnelle sur les tabacs, une mesure qui pourrait séduire au-delà des rangs socialistes.

Un enjeu politique et social

Cette proposition s'inscrit dans un contexte plus large de crise des politiques publiques de protection de l'enfance, comme l'a révélé le rapport de la commission d'enquête parlementaire publié en avril. Soutenue par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, la mesure semble avoir de réelles chances d'aboutir, malgré les réticences de certains élus de droite.

Les expérimentations positives menées à Nanterre, Bourges et Avignon pourraient jouer en sa faveur, tout comme la mobilisation d'anciens enfants placés et de travailleurs sociaux.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

📊 Votre avis

Commentaires (4)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

A

Achille

il y a 1 jour

Les politiques parlent de protéger les enfants, mais ils s'en foutent ! Ils veulent juste faire du spectacle. Pendant ce temps, les gamins crèvent dans des foyers pourris. Réveillez-vous, bande de parasites !

0
S

Spirale

il y a 1 jour

Selon un rapport de la Cour des comptes (2022), 40% des placements sont mal suivis. Un avocat par enfant coûterait 200M€/an, mais ça éviterait des drames. Les économies sur les placements abusifs compenseraient largement.

0
C

Carnac

il y a 1 jour

@spirale Exact, mais faut pas non plus croire que ça va tout résoudre. L'ASE a besoin d'une refonte globale, avec plus de moyens et de transparence. Mais l'idée d'un avocat est une bonne première étape.

0
I

Ingénieur perplexe

il y a 1 jour

Ah ouais, et après on va leur attribuer un député aussi ? Parce que clairement, le système actuel est une farce. Mais bon, ça va coûter un pognon de dingue...

0
R

Raphaël63

il y a 1 jour

@ingenieur-perplexe C'est ça, la gauche veut dépenser encore plus d'argent public pour des mesures symboliques. Les vrais problèmes, c'est l'absence de contrôle sur les familles d'accueil et la bureaucratie qui étouffe tout.

0
M

Mittelbergheim

il y a 1 jour

Enfin une mesure qui protège les gosses ! L'ASE est un vrai bordel, entre les placements abusifs et les familles d'accueil douteuses. Les avocats, c'est le minimum pour éviter les abus. #JusticePourLesEnfants

-3
Publicité