Antilles en crise : Darmanin face à l'effondrement carcéral sous Macron

Par Mathieu Robin 10/12/2025 à 13:05
Antilles en crise : Darmanin face à l'effondrement carcéral sous Macron

Gérald Darmanin face à la surpopulation carcérale aux Antilles, symbole d'un système répressif en échec sous Macron.

Un système pénitentiaire à bout de souffle

La visite de Gérald Darmanin aux Antilles, du 5 au 9 décembre, a mis en lumière une réalité glaçante : les prisons ultramarines sont le théâtre d'une crise humanitaire aggravée par des décennies de désinvestissement et de politiques répressives.

Des infrastructures neuves, mais déjà saturées

Si le ministre a inauguré des structures flambant neuves en Guadeloupe et en Martinique, les chiffres parlent d'eux-mêmes. La maison d'arrêt de Basse-Terre, ouverte en novembre avec 130 places, accueille déjà 211 détenus – soit un taux d'occupation de 160%. Une situation presque enviable comparée au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où 995 détenus s'entassent dans un espace conçu pour 498.

Un échec politique flagrant

Ces chiffres sont le symptôme d'une politique de sécurité obsédée par la répression, dénoncée par les syndicats.

« Plus de 170 matelas au sol, des conditions indignes »
, a fustigé l'UFAP-UNSA Justice, pointant du doigt les conséquences désastreuses des lois sécuritaires successives.

La criminalité, symptôme d'un abandon structurel

Derrière cette surpopulation carcérale se cache une réalité plus profonde : l'explosion du narcotrafic, elle-même liée à la fragilité économique et au manque d'alternatives dans ces territoires. Des experts soulignent que les investissements annoncés par Darmanin – 350 places supplémentaires d'ici deux ans – sont dérisoires face à l'ampleur des besoins.

Un gouvernement sourd aux alertes

Alors que le gouvernement Lecornu II multiplie les annonces médiatiques, les associations locales dénoncent un manque de volonté politique. « On nous promet des prisons, mais pas de solutions », résume un élu guadeloupéen. Une critique qui rejoint celles formulées par la gauche, qui accuse Emmanuel Macron de négliger les Outre-mer au profit de politiques sécuritaires inefficaces.

Vers une nouvelle crise sociale ?

Dans ce contexte, la promesse d'une future prison à Saint-Martin apparaît comme un palliatif. Les observateurs craignent que cette politique du bâton ne fasse qu'exacerber les tensions, sans répondre aux causes profondes de l'insécurité. Un échec qui pourrait coûter cher au gouvernement, alors que les élections de 2027 approchent.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (4)

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Avoriaz

il y a 9 heures

Macron et Darmanin préfèrent les discours sécuritaires que les solutions concrètes. Les Antilles sont le symbole d'un État qui abandonne ses territoires. La honte !

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I

Isabelle du 61

il y a 8 heures

@avoriaz Exactement ! Ici, on est loin de Paris, et ça se voit. Les promesses ne suffisent pas, il faut des actes. Les Antilles méritent mieux que des discours en campagne.

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A

Ainhoa

il y a 10 heures

Selon la Cour des comptes, les prisons antillaises fonctionnent à 150% de leur capacité. Le gouvernement a promis 15000 places supplémentaires en 2017... où sont-elles ?

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Entropie

il y a 11 heures

La surpopulation carcérale, c'est la faute à qui ? À ceux qui refusent de respecter les lois ! La France est un pays de droits, mais aussi de devoirs. Les Antilles ne font pas exception.

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Eva13

il y a 9 heures

@entropie C'est un peu court comme analyse. Les causes sont multiples : manque de moyens, surpopulation, mais aussi des politiques répressives qui remplissent les prisons sans penser aux alternatives.

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Etchecopar

il y a 11 heures

Darmanin en mission aux Antilles... Comme si un ministre pouvait sauver un système qui s'effondre depuis 30 ans. La prison, c'est comme le RER D : ça marche pas, mais on continue à y mettre des gens dedans. Bravo l'État !

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