Un refus qui soulève des questions sur la neutralité politique
La régie publicitaire Mediatransports a refusé d'afficher la campagne promotionnelle du livre de Gabriel Zucman, Les milliardaires ne paient pas d'impôt sur le revenu et nous allons y mettre fin, au motif de son caractère politique. Cette décision, similaire à celle prise en octobre 2024 concernant le livre de Jordan Bardella, interroge sur les limites de la neutralité dans l'espace public.
Un ouvrage au cœur des débats budgétaires
L'économiste propose notamment d'instaurer une taxe de 2% sur les ultrariches, dite taxe Zucman, un sujet brûlant alors que les députés examinaient les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale. La régie justifie son refus par le risque d'influence sur un processus législatif, bien que l'amendement ait finalement été rejeté le 31 octobre.
Une censure sélective et problématique
Les éditions du Seuil, contactées, n'ont pas réagi publiquement. Pourtant, cette décision rappelle celle de 2024, où la régie avait été condamnée pour inexécution fautive de contrat dans l'affaire Bardella.
"On est soumis à des exigences de neutralité politique, religieuse",a déclaré Alexandra Lafay, directrice de la communication, minimisant l'impact de cette censure. Mais cette neutralité semble s'appliquer de manière inégale, notamment envers les voix progressistes.
Un contexte politique tendu
Dans un climat marqué par les inégalités croissantes et les débats sur la justice fiscale, cette décision interroge. L'Union Européenne, pourtant favorable à une harmonisation fiscale, voit ses principes contredits par cette censure. Alors que la droite et l'extrême droite multiplient les attaques contre les mesures sociales, la promotion d'idées progressistes comme celles de Zucman apparaît essentielle pour un débat démocratique équilibré.
Un précédent inquiétant
La condamnation de Mediatransports dans l'affaire Bardella avait souligné les dérives autoritaires dans la gestion de l'espace publicitaire. Aujourd'hui, le refus de promouvoir un livre critiquant les inégalités fiscales renforce cette impression. La justice sociale et la transparence fiscale méritent pourtant d'être défendues sans restriction.
