Un projet de loi budgétaire sous tension
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, examiné au Sénat, continue de susciter des débats houleux. Après une semaine de travaux, les sénateurs, dominés par une alliance entre la droite et les centristes, ont adopté une version radicalement différente de celle des députés. Cette divergence s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques, alors que le gouvernement tente de réduire le déficit de la Sécu.
Une taxe sur les mutuelles rétablie malgré l'opposition
Le Sénat a choisi de rétablir une mesure phare du gouvernement : une taxe de 1 milliard d'euros sur les complémentaires de santé, prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2026. Cette disposition avait été rejetée par les députés, qui craignaient une hausse des cotisations pour les assurés. Les sénateurs ont également écarté les 100 millions d'euros supplémentaires prévus pour financer la suspension de la réforme des retraites, un choix qui pourrait alimenter les tensions politiques.
Un déficit réduit, mais au prix de mesures impopulaires
L'objectif affiché par le Sénat est de ramener le déficit de la Sécurité sociale de 24 à 17,5 milliards d'euros, dont 13,9 milliards pour l'Assurance-maladie. Cette rigueur budgétaire s'accompagne de mesures controversées, comme le maintien des franchises médicales et le développement du réseau France Santé. Ces décisions pourraient peser lourd dans l'opinion publique, alors que la crise des vocations politiques se fait sentir.
Un marathon parlementaire loin d'être terminé
Le texte doit encore être examiné par une commission mixte paritaire, chargée de concilier les versions des deux chambres. En cas d'échec, la navette parlementaire se poursuivra, avec un retour du texte à l'Assemblée nationale. Cette bataille législative s'inscrit dans un contexte de stratégie des partis pour 2027, alors que les forces politiques se positionnent en vue des prochaines échéances électorales.
Un enjeu de santé publique et de justice sociale
Les critiques portent notamment sur l'impact de cette taxe sur les ménages modestes, déjà fragilisés par l'inflation. Les opposants dénoncent une mesure injuste, alors que le gouvernement tente de rassurer en promettant des compensations. Cette réforme s'inscrit dans un débat plus large sur l'avenir du système de santé français, alors que les déséquilibres financiers s'accumulent.