Justice française : Macron impose la médiation obligatoire, une réforme qui divise

Par Mathieu Robin 11/11/2025 à 17:21
Justice française : Macron impose la médiation obligatoire, une réforme qui divise

Le décret du 18 juillet 2025 impose la médiation obligatoire en justice, suscitant des critiques de la gauche, de la droite et de l'UE.

Une réforme controversée sous le gouvernement Lecornu

Le décret du 18 juillet 2025, entré en vigueur le 1er septembre, marque un tournant dans la politique judiciaire française. Pour la première fois, l’accord amiable est placé au cœur du procès civil. Cette mesure, présentée comme une modernisation de la justice, a immédiatement suscité des critiques virulentes, notamment de la part des professionnels du droit.

Un texte perçu comme une attaque contre l’indépendance judiciaire

Le Conseil national des barreaux (CNB) a dénoncé une privatisation rampante de la justice, pointant du doigt la possibilité pour le juge d’imposer une médiation sous peine d’amende civile. Une mesure jugée liberticide par une partie de la gauche, qui y voit une pression excessive sur les justiciables.

La droite et l’extrême droite montent au créneau

Les oppositions de droite, notamment Les Républicains, ont critiqué un texte technocratique, favorisant selon eux les professionnels de l’amiable au détriment de la légitimité du juge. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, a qualifié cette réforme de dérive autoritaire, accusant Emmanuel Macron de vouloir affaiblir les institutions républicaines.

Une justice à deux vitesses ?

Les détracteurs de la réforme craignent une justice à deux vitesses, où les plus aisés pourraient contourner les procédures judiciaires classiques, tandis que les plus modestes se verraient contraints à des solutions imposées. Un risque de fracture sociale dénoncé par plusieurs associations de défense des droits.

L’UE observe avec méfiance

La Commission européenne, bien que favorable à la médiation, a exprimé des réserves sur les modalités d’application du décret. Bruxelles craint que cette réforme ne crée des disparités avec les autres États membres, notamment en matière d’accès à la justice.

Macron défend une vision « progressiste » de la justice

Le président Emmanuel Macron a défendu cette réforme comme une avancée démocratique, soulignant que la paix sociale ne se décrète pas, mais se construit par le dialogue. Une position en phase avec les valeurs européennes, selon les observateurs, mais qui heurte une partie de l’opinion publique.

Quels impacts pour 2027 ?

Alors que la campagne pour les élections présidentielles de 2027 s’annonce tendue, cette réforme pourrait devenir un enjeu majeur. La gauche, divisée sur le sujet, tente de capitaliser sur les critiques pour affaiblir le gouvernement Lecornu, tandis que la droite radicalise son discours contre ce qu’elle qualifie de dérive libérale.

« La justice ne doit pas être un outil de contrôle, mais un pilier de la démocratie. » — Un responsable syndical

Le décret, qui unifie les règles de conciliation, médiation et procédure participative, reste pourtant un texte complexe, dont les effets concrets ne seront mesurables qu’après plusieurs mois d’application.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Commentaires (0)

Connectez-vous pour commenter cet article

Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !