Un magot de 1,8 milliard d’euros sous le tapis du Sénat
Alors que la France s’enfonce dans une dette publique abyssale, dépassant les 3 400 milliards d’euros, le Sénat, cette institution souvent perçue comme un bastion de la droite conservatrice, accumule un trésor de 1,8 milliard d’euros en placements financiers. Une somme colossale qui, selon les comptes officiels, atteint même 400 millions d’euros de plus sur le marché que sa valeur comptable.
Des retraites dorées financées par des intérêts douteux
Ces réserves, officiellement destinées à couvrir les déficits des régimes de retraite des anciens sénateurs et fonctionnaires, soulèvent des questions éthiques. En 2024, seules 35 % des pensions versées (110,7 millions d’euros) ont été financées par les cotisations, laissant un déficit cumulé de 571 millions d’euros sur dix ans. Pendant ce temps, les placements du Sénat ont rapporté 511 millions d’euros.
Une anomalie démocratique
Pourtant, les institutions publiques ne sont pas censées épargner.
"Le rôle des Assemblées n’est pas de mettre de l’argent public sur des placements financiers !", dénonce René Dosière, ancien député de gauche et président de l’Observatoire de l’éthique publique. "Il leur suffit d’avoir un trimestre d’avance pour faire face aux imprévus." Une critique qui résonne d’autant plus que le Sénat bénéficie déjà d’une dotation annuelle de l’État, versée en une fois début janvier, sans contrôle strict.
Un privilège qui défie la rigueur budgétaire
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de justifier des mesures d’austérité, ces révélations soulignent un double standard dans la gestion des finances publiques. "Comment justifier de telles réserves quand des services publics manquent de moyens ?", s’interrogent des observateurs. La gauche, elle, y voit une preuve supplémentaire de l’opacité et des privilèges d’une institution souvent accusée de résister aux réformes progressistes.
Un débat qui s’inscrit dans la stratégie des partis pour 2027
Cette affaire intervient alors que les partis politiques préparent leurs stratégies pour les élections de 2027. La gauche, en particulier, pourrait bien instrumentaliser ce dossier pour dénoncer l’injustice fiscale et réclamer une meilleure transparence. "Si le Sénat peut se permettre de tels placements, pourquoi les retraites des Français ordinaires sont-elles sous pression ?", pourrait-on entendre dans les meetings.