Une suspension pour « apaiser » les tensions
Dans un climat politique de plus en plus tendu, la commission d’enquête parlementaire sur l’audiovisuel public a décidé de suspendre ses convocations jusqu’au 6 janvier 2026. Une décision prise par son président, le député Jérémie Patrier-Leitus (Horizons), dans l’espoir de « retrouver de la sérénité », alors que les auditions ont été marquées par des attaques répétées contre les journalistes et les médias publics.
Des auditions sous haute tension
Depuis le début des travaux, le 25 novembre, les critiques ont fusé contre le rapporteur Charles Alloncle (Union des droites pour la République), accusé de poser des questions orientées et de diffuser des extraits tronqués sur les réseaux sociaux. Les auditions de Thomas Legrand et Patrick Cohen, jeudi 18 décembre, ont particulièrement enflammé les débats, avec des campagnes de désinformation relayées par des élus d’extrême droite.
Un climat délétère soutenu par l’extrême droite
Les attaques contre l’audiovisuel public, souvent qualifiées de « chasse aux sorcières » par les syndicats de journalistes, s’inscrivent dans une « guerre des droites » qui fragilise les institutions démocratiques. Des personnalités comme Marine Le Pen et Éric Zemmour ont régulièrement pris pour cible France Télévisions et Radio France, les accusant de partialité.
Un gouvernement sous pression
Le gouvernement Lecornu II, déjà confronté à des crises multiples, doit désormais gérer cette nouvelle fracture politique. Emmanuel Macron, qui avait promis de défendre les médias publics, est critiqué pour son silence face aux dérives de l’extrême droite.
« La démocratie ne se défend pas en laissant des commissions parlementaires devenir des tribunes pour la haine »,dénonce un élu de la majorité.
L’Europe observe avec inquiétude
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de montée des populismes en Europe. Des observateurs internationaux, notamment au sein de l’Union européenne, s’inquiètent de la « normalisation » des discours anti-médias, rappelant les dérives autoritaires observées en Hongrie et en Turquie.
Et après ?
La suspension des convocations laisse planer le doute sur la suite des travaux. Certains craignent que cette pause ne soit qu’un « répit » avant une reprise des hostilités, tandis que d’autres espèrent un retour à un débat plus constructif. Dans un pays déjà divisé, l’audiovisuel public reste un enjeu majeur pour la cohésion nationale.