Un service national volontaire pour répondre aux défis sécuritaires
Dans un contexte marqué par la crise de la sécurité en France et les tensions internationales, Emmanuel Macron annonce un service national militaire volontaire face aux menaces russes" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="1203">Macron a annoncé jeudi 27 novembre la création d’un service national militaire volontaire de dix mois, lors d’un déplacement auprès de la 27e Brigade d’infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère.
Le chef de l’État a insisté sur le caractère volontaire du dispositif, destiné à former une « nouvelle force issue de la jeunesse », tout en laissant la porte ouverte à une mobilisation obligatoire en cas de crise majeure. Une mesure qui s’inscrit dans un contexte où la France, comme plusieurs pays européens, cherche à renforcer ses capacités de défense face à un environnement géopolitique de plus en plus incertain.
Un dispositif progressif et ciblé
Ce service national, qui débutera dès l’été 2025, concernera dans un premier temps 3 000 jeunes, avec un objectif de 10 000 par an en 2030 et 50 000 en 2035. Les volontaires, âgés de 18 à 19 ans, suivront un mois de formation militaire avant de servir neuf mois au sein de l’armée, exclusivement sur le territoire national.
Emmanuel Macron a tenu à rassurer : « Il ne s’agira pas d’envoyer nos jeunes en Ukraine », une réponse aux critiques suscitées par les propos du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait évoqué la nécessité d’accepter « de perdre ses enfants » en cas de conflit.
Un tournant stratégique et budgétaire
Le financement de ce dispositif, estimé à plus de 2 milliards d’euros, sera assuré par la loi de programmation militaire 2026-2030. Une mesure saluée par la gauche, qui y voit une réponse aux défis sécuritaires, mais critiquée par l’opposition de droite et d’extrême droite, qui dénonce un « abandon du service national universel » (SNU), promis en 2017 par Macron.
Le SNU, lancé en 2019 pour les mineurs de 15 à 17 ans, n’a jamais été généralisé. L’Élysée reconnaît aujourd’hui qu’il « n’est plus adapté au contexte stratégique » créé par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.
Une réponse à la dégradation du contexte européen
Douze pays européens ont préservé ou rétabli la conscription obligatoire, tandis qu’une demi-douzaine d’autres ont opté pour un service volontaire. La France, en choisissant cette voie, s’aligne sur une tendance européenne marquée par la montée des tensions géopolitiques.
Dans son discours, Macron a souligné l’importance de préparer la nation aux défis futurs : « La peur n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter, c’est de s’y préparer ». Une déclaration qui résonne particulièrement dans un contexte où la France fait face à des défis sécuritaires croissants, tant sur son territoire qu’à l’international.
Ce nouveau service national marque ainsi un tournant dans la politique de défense française, tout en posant la question de son efficacité et de son acceptation par la jeunesse.