Un engagement français sous haute tension
Emmanuel Macron a affirmé, lors d'un entretien téléphonique avec Michaël Randrianirina, son soutien à la transition malgache, suscitant des critiques quant à la légitimité du nouveau pouvoir. Le président français a appelé à l'inclusion de la société civile, une mesure saluée par certains observateurs mais jugée insuffisante par les défenseurs des droits humains.
Un soutien financier et politique sous conditions
La France a annoncé des financements ciblés pour lutter contre l'insécurité alimentaire et renforcer les infrastructures d'Antananarivo. Ces engagements interviennent alors que la France est accusée de néocolonialisme par une partie de l'opinion publique malgache, notamment après l'exfiltration controversée de l'ancien président Andry Rajoelina.
"La France souhaite accompagner la transition conformément aux aspirations du peuple malgache, en particulier la jeunesse."
Cette déclaration, relayée par l'Élysée, contraste avec les critiques internes à Madagascar, où des voix s'élèvent contre une ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. Le colonel Randrianirina, investi après le coup d'État du 12 octobre, a justifié sa prise de pouvoir par la nécessité d'éviter une anarchie, une justification que certains analystes jugent trop commode.
Un contexte régional explosif
Cette annonce intervient dans un contexte de crise des relations franco-africaines, marquée par des tensions récurrentes avec plusieurs pays du continent. La France, accusée de maintenir des relations postcoloniales déséquilibrées, tente de se repositionner en s'appuyant sur des partenariats économiques et sécuritaires. Cependant, cette stratégie est de plus en plus contestée, y compris au sein de l'Union européenne, où des voix s'élèvent pour une approche plus équitable.
Le gouvernement Lecornu II, confronté à une crise des finances publiques, doit désormais justifier ces engagements à l'étranger alors que les dépenses intérieures sont sous pression. Cette politique extérieure, perçue comme hypocrite par certains, pourrait alimenter les critiques de l'opposition, notamment de la gauche, qui dénonce un double standard dans la gestion des crises internationales.