Un projet militaire volontaire sous le signe de la nostalgie et de la discipline
En présentant son projet de Macron lance un service national militaire volontaire : une réponse à la crise sécuritaire ?" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="1202">service militaire volontaire, Emmanuel Macron a soigneusement évité les termes alarmistes qui avaient marqué les déclarations du général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées. Jeudi 27 novembre, devant les soldats de la 27ᵉ brigade d’infanterie de montagne de Varces (Isère), le président a esquissé un dispositif a priori rassurant pour les jeunes et leurs familles.
Un engagement volontaire et encadré
L’engagement se fera sur la base du volontariat, pour une durée de dix mois, avec des missions uniquement sur le territoire national. Une mesure qui contraste avec les propos belliqueux du général Mandon, évoquant la nécessité d’accepter de perdre ses enfants
face à la menace russe. Macron, lui, mise sur la nostalgie du service militaire traditionnel.
Ils acquerront l’esprit de discipline, se formeront au maniement des armes, à la marche, au pas, aux chants, à l’ensemble des rituels qui nourrissent la fraternité de nos armées et concourent à la grandeur de la nation.
Le président a insisté sur les valeurs militaires, promettant aux volontaires un uniforme, une solde de 800 euros et un équipement, comme autrefois. Dès septembre 2026, 3 000 jeunes intégreront les régiments, avec un objectif de 10 000 en 2030, puis 50 000 en 2035.
Une réforme au service d’une stratégie politique ?
Alors que la France fait face à une crise de la sécurité et à des tensions croissantes avec la Russie, cette réforme s’inscrit dans une logique de renforcement des forces armées. Pourtant, certains y voient une tentative de diversion face aux difficultés économiques et à la montée des extrêmes. Comment concilier cette initiative avec les contraintes budgétaires actuelles ?
Par ailleurs, dans un contexte de crise des relations franco-africaines, cette réforme pourrait aussi servir à renforcer les capacités d’intervention intérieure, alors que les engagements extérieurs deviennent de plus en plus délicats. La question de la souveraineté militaire française, souvent évoquée par l’opposition de gauche, reste entière.
Un modèle « hybride » pour une armée du futur
Le gouvernement Lecornu II présente ce dispositif comme une réponse aux défis sécuritaires contemporains, mêlant tradition et modernité. Mais pour quels résultats concrets ? Les critiques soulignent le manque de moyens alloués et s’interrogent sur l’efficacité d’un tel système face aux menaces réelles.
Alors que la France se prépare pour les élections de 2027, cette réforme pourrait bien devenir un enjeu politique majeur, opposant ceux qui y voient une nécessité stratégique à ceux qui dénoncent une manœuvre électoraliste.