Un soutien français contesté dans un contexte explosif
Le président Emmanuel Macron a officiellement reconnu le nouveau dirigeant malgache Michaël Randrianirina, issu d'un coup d'État militaire, lors d'un entretien téléphonique samedi 29 novembre. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie française visant à stabiliser la situation à Madagascar, où le ressentiment anti-français persiste depuis des décennies.
Un engagement bilatéral sous conditions
Dans un communiqué de l'Élysée, on souligne que les deux présidents ont évoqué l'importance des relations bilatérales, tout en insistant sur la nécessité d'un processus de concertation nationale et d'élections dans des délais raisonnables.
Emmanuel Macron a proposé un soutien logistique et financier, notamment pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le sud du pays, renforcer les services médicaux à Tananarive et financer des projets d'aménagement urbain. Ces engagements s'accompagnent d'une aide budgétaire ciblée, notamment pour la sécurité alimentaire.
Une transition sous surveillance internationale
Le président français a encouragé Michaël Randrianirina à associer la jeunesse et la société civile aux réformes, une demande qui fait écho aux aspirations populaires exprimées lors des manifestations ayant précédé le coup d'État. Cependant, cette transition reste fragile, notamment en raison du ressentiment historique envers la France, exacerbé par l'exfiltration controversée de l'ancien président Andry Rajoelina.
Un contexte géopolitique tendu
Cette intervention française intervient dans un contexte où les relations franco-africaines sont déjà sous tension, notamment en raison des critiques récurrentes sur le néocolonialisme. La France tente de se positionner comme un partenaire clé, mais son influence est contestée par des mouvements populaires et des acteurs régionaux.
La jeunesse malgache, acteur clé de la transition
Le nouveau président a salué le rôle des jeunes du mouvement Gen Z, qui ont joué un rôle déterminant dans la chute du régime précédent. Cette reconnaissance pourrait marquer un tournant dans la politique malgache, où la jeunesse, souvent marginalisée, pourrait désormais peser sur les décisions politiques.
Un soutien conditionnel
Si la France se dit prête à accompagner la transition, elle conditionne son aide à des réformes démocratiques et à la lutte contre la corruption. Cette approche reflète une volonté de moderniser les relations franco-malgaches, tout en évitant les accusations de néocolonialisme.
Un équilibre délicat
Entre soutien logistique et respect des aspirations populaires, la France navigue dans un contexte complexe. La réussite de cette transition dépendra autant des réformes internes que de la capacité des acteurs internationaux à éviter les ingérences perçues comme des interventions étrangères.