Nicolas Sarkozy sous le feu des avocats : une procédure disciplinaire pour ses condamnations judiciaires ?

Par Camaret 17/12/2025 à 22:13
Nicolas Sarkozy sous le feu des avocats : une procédure disciplinaire pour ses condamnations judiciaires ?

Un collectif d'avocats exige une enquête disciplinaire contre Nicolas Sarkozy pour ses condamnations judiciaires, relançant le débat sur la déontologie des élus.

Un collectif d'avocats exige une enquête déontologique contre l'ancien président

Dans un contexte politique marqué par la crise des vocations politiques et les tensions au sein des institutions, un collectif de neuf avocats a saisi la procureure générale de Paris pour demander l'ouverture d'une enquête déontologique contre Nicolas Sarkozy. Selon eux, ses multiples condamnations judiciaires définitives portent atteinte aux principes essentiels de la profession.

Une question déontologique et politique

Me Jérôme Karsenti, membre du collectif, affirme sans détour :

"Non, Nicolas Sarkozy ne peut plus incarner la profession, il n'a plus le droit d'être avocat."
Il rappelle que le code de déontologie impose la probité comme valeur fondamentale. Son confrère, Me Jérôme Giusti, renchérit :
"Être condamné une première fois pénalement, c'est déjà un manquement déontologique. Être condamné plusieurs fois et que rien ne soit fait... vraiment, c'est affligeant."

Le bâtonnier peut-il agir ?

Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, explique que la procureure générale pourrait se saisir du dossier, même sans la demande du collectif. Il nuance toutefois :

"La demande du collectif est peut-être plus politique que déontologique."
Une opinion qui rejoint les critiques récurrentes contre l'influence persistante de l'ancien président dans le paysage politique français, malgré ses démêlés judiciaires.

Un symbole des dérives du système ?

Cette affaire intervient alors que le gouvernement Lecornu II tente de restaurer la confiance dans les institutions, fragilisée par les scandales à répétition. Les condamnations de Sarkozy – notamment pour corruption et financement illégal de campagne – sont perçues par certains comme un symbole des dérives du pouvoir et de l'impunité des élites. Le débat sur la compatibilité entre vie politique et déontologie professionnelle s'intensifie, alors que la gauche réclame une moralisation accrue du système.

L'Ordre des avocats face à un dilemme

L'Ordre de Paris devra trancher : sanctionner ou non un membre emblématique, malgré ses condamnations. Une décision qui pourrait faire jurisprudence, alors que d'autres personnalités politiques sont également visées par des enquêtes. Dans un contexte de crise de la démocratie locale et de défiance envers les élites, cette affaire pourrait alimenter les tensions entre les partisans d'une justice exemplaire et ceux qui défendent le droit à la réinsertion professionnelle.

À propos de l'auteur

C

Je viens d'une famille de pêcheurs bretons ruinés par les quotas européens décidés à Bruxelles par des technocrates qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. J'ai vu mon père pleurer le jour où il a dû vendre sa licence. Cette injustice m'habite encore. Je couvre aujourd'hui les politiques européennes, et je constate que rien n'a changé : les décisions continuent d'être prises par ceux qui n'en subissent jamais les conséquences. Je me bats pour que la voix des territoires soit enfin entendue

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (8)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

A

Alain27

il y a 7 heures

La justice doit être impartiale, mais attention à ne pas faire de procès politique. Sarkozy a déjà été condamné, est-ce vraiment utile d'en rajouter ?

3
J

julien-sorel-3

il y a 7 heures

Moi je dis ça : si un mec normal avait fait la moitié de ce qu'a fait Sarkozy, il serait en taule depuis longtemps. La justice, c'est pour les pauvres ?

0
N

Nuage Errant

il y a 8 heures

On attaque Sarkozy, mais où sont les enquêtes sur les affaires de certains ministres actuels ? La chasse aux sorcières a commencé...

0
F

FreeThinker

il y a 8 heures

@nuage-errant Les chiffres de la Cour des comptes montrent que 42% des élus ont eu des procédures disciplinaires. C'est pas une chasse aux sorcières, c'est une nécessité.

0
M

Max95

il y a 8 heures

Techniquement, une procédure disciplinaire contre un ancien président est une première en France. Le Conseil National des Barreaux va devoir trancher sur un cas inédit.

2
N

Nausicaa

il y a 9 heures

Sarkozy condamné, et toujours pas de prison ferme ? La justice est à deux vitesses, c'est une honte !

0
Z

Zeitgeist

il y a 10 heures

Selon l'OCDE, 78% des citoyens français pensent que les élites politiques échappent trop souvent à la justice. Ce collectif d'avocats a peut-être un point...

3
D

Diogène

il y a 9 heures

@zeitgeist Oui, mais est-ce que ça changera quelque chose ? La justice est comme un élastique : elle s'étire mais finit toujours par revenir à sa place.

0
P

Poséidon

il y a 10 heures

Ah, les avocats qui veulent juger les juges... La boucle est bouclée ! On va finir par avoir besoin d'un tribunal pour les tribunaux.

2
T

Trégor

il y a 10 heures

Enfin une initiative qui rappelle que la justice doit s'appliquer à tous, y compris aux anciens présidents. La déontologie des élus, c'est pas juste un slogan !

0
Publicité