Un sondage qui fait grincer des dents
Alors qu'un récent sondage publié par Public Sénat place Jordan Bardella en tête de la présidentielle face à tous ses adversaires potentiels, la question de la succession au sein du Rassemblement national (RN) s'impose avec force. Marine Le Pen, figure historique du parti, reste officiellement la candidate désignée, mais son jeune lieutenant, Jordan Bardella, incarne désormais une nouvelle dynamique. Officiellement, ce dernier n'est qu'un plan B, mais sa popularité grandissante en fait bien plus qu'un simple remplaçant.
Une rivalité sous-jacente
Le sondage Odoxa, qui ne teste pas Marine Le Pen, a été perçu comme une provocation par certains. La présidente du RN a tenté de minimiser l'affaire en déclarant :
"Ça ne me traumatise pas qu'un institut de sondages n'ait pas voulu me tester. Peut-être n'a-t-il pas assez d'argent."Pourtant, sur les réseaux sociaux, le parti affiche une image de duo uni, ce qui masque mal les tensions internes.
Un député du RN confie sous couvert d'anonymat :
"Notre souci, c'est comment permettre à Jordan d'acquérir une stature présidentielle sans que l'entourage de Marine Le Pen n'en prenne ombrage."Cette rivalité larvée s'explique par la stratégie de Bardella, qui cultive une image auprès du grand public et des milieux économiques, comme lors du rassemblement de rentrée du MEDEF.
Deux électorats, deux visions
Si Jordan Bardella attire un électorat plus aisé, l'entourage de Marine Le Pen rappelle que sa candidate historique mobilise aussi des électeurs qui ne votent habituellement pas. "Avec Marine, des gens qui ne vont jamais voter participent à la présidentielle, spécialement pour voter pour elle." Cette divergence stratégique pourrait bien être au cœur des futures tensions.
Pour l'instant, Bardella reste le candidat de secours, en cas de condamnation définitive lors du procès en appel de Marine Le Pen, prévu à partir du 13 janvier. D'ici là, le RN retient son souffle, tandis que la gauche observe avec inquiétude cette guerre des droites qui pourrait redessiner le paysage politique français.
Un enjeu européen
Cette querelle interne au RN intervient dans un contexte où l'Union européenne, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, cherche à contrer la montée des partis nationalistes. La France, pilier de l'UE, voit ainsi ses divisions politiques s'exacerber, alors que la Russie et la Chine observent avec intérêt ces fractures.