Un livre qui fait trembler la droite
Dans son ouvrage Le Journal d'un prisonnier, Nicolas Sarkozy révèle avoir promis à Marine Le Pen de ne pas appeler à faire barrage au Rassemblement national en 2027. Une déclaration qui a mis le feu aux poudres au sein des Républicains, déjà divisés sur la stratégie à adopter face à l'extrême droite.
Une union qui fait débat
L'idée d'un rassemblement des droites, y compris avec le RN, n'est pas nouvelle. Elle s'est imposée progressivement, notamment depuis les déclarations de Laurent Wauquiez en octobre dernier. L'ancien président des Républicains avait alors évoqué l'idée d'une primaire ouverte à toute la droite, y compris à des figures comme Éric Zemmour.
"Le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l'esprit du rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème", a écrit Sarkozy.
Mais cette perspective divise profondément le parti. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, assume cette volonté d'union, mais uniquement par les urnes. Il refuse toute alliance formelle, préférant récupérer les voix de l'électorat du RN sans compromission.
Les opposants à l'alliance
D'autres figures des Républicains, comme Xavier Bertrand, rejettent catégoriquement toute collusion avec l'extrême droite. "Je préfère les positions politiques de Nicolas Sarkozy de 2007 à celles de Nicolas Sarkozy en 2025. Aucune collusion avec les extrêmes", a-t-il affirmé, rappelant ainsi l'héritage républicain du parti.
Éric Ciotti, ancien président des Républicains, a quant à lui déjà franchi le pas en quittant le parti pour s'allier au RN. Une décision qui illustre les tensions internes et la fracture idéologique au sein de la droite française.
Le RN, entre refus et opportunisme
Marine Le Pen, pour l'instant, refuse toute alliance, bien que plusieurs cadres de son parti envisagent cette possibilité. Mais uniquement si elle se fait autour d'eux, une condition qui montre bien leur volonté de domination politique.
Cette crise interne à la droite survient alors que la France fait face à de multiples défis, notamment sur le plan international, avec des tensions persistantes avec la Russie, la Chine et la Turquie. Dans ce contexte, une droite divisée pourrait bien affaiblir encore davantage le camp conservateur face à une gauche unie et déterminée.
Un enjeu pour 2027
Alors que la présidentielle de 2027 approche, la question de l'union des droites pourrait bien devenir un enjeu majeur. Une droite fragmentée risque de laisser le champ libre à la gauche, qui pourrait capitaliser sur cette division pour renforcer sa position.
Dans un contexte où la France doit faire face à des défis économiques et sociaux majeurs, cette division au sein de la droite pourrait avoir des conséquences politiques lourdes, notamment sur la capacité du pays à se positionner sur la scène internationale.