Un lien financier trouble entre Rachida Dati et Engie
L'enquête interne d'Engie, révélée par des médias investigatifs, confirme l'existence de paiements suspects entre l'ancienne eurodéputée Rachida Dati et le géant énergétique. Alors qu'elle siégeait au Parlement européen, Dati aurait perçu près de 300 000 euros via un cabinet d'avocats lié à GDF Suez, aujourd'hui Engie. Une affaire qui soulève des questions sur les conflits d'intérêts et l'influence des lobbies dans les institutions européennes.
Des paiements opaques et des contradictions
Les documents consultés montrent que le cabinet d'avocats où était domiciliée Dati a reçu deux versements de 149 500 euros chacun de la part de GDF Suez en 2010 et 2011. Ces sommes ont ensuite été reversées à l'eurodéputée sous des libellés évocateurs comme « DATI HONORAIRE GDF SUEZ ». Pourtant, Rachida Dati a toujours nié avoir eu le groupe comme client, malgré des déclarations de revenus dépassant 10 000 euros mensuels.
Un engagement parlementaire favorable au secteur gazier
Entre 2011 et 2013, Dati a déposé de nombreux amendements en faveur du secteur gazier, dont GDF Suez était un acteur majeur. Elle a notamment défendu un projet d'exploitation gazière en Azerbaïdjan, où le groupe français était impliqué. Ces positions, combinées aux paiements suspects, alimentent les soupçons de trafic d'influence.
Des enquêtes en cours et des accusations graves
Le sénateur socialiste Rémi Féraud a saisi le parquet de Paris pour « corruption et trafic d'influence », des accusations qui rejoignent celles portées dans l'affaire Renault, où Dati est déjà mise en examen. Engie, de son côté, assure avoir retrouvé les traces des paiements, mais sans contrats ni factures, ce qui laisse planer le doute sur la transparence des transactions.
Un silence persistant
Interrogée à plusieurs reprises, Rachida Dati a systématiquement refusé de s'exprimer sur le sujet. Son ancien cabinet d'avocats, aujourd'hui fermé, n'a jamais répondu aux sollicitations des journalistes. Gérard Mestrallet, ex-président de GDF Suez, a quant à lui nié tout financement de Dati, sans expliquer les paiements retrouvés.
Un scandale qui éclabousse le gouvernement
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de restaurer la confiance dans les institutions, cette affaire rappelle les risques de collusion entre le monde politique et les intérêts privés. Dans un contexte de crise des vocations politiques, l'opacité des financements soulève des questions sur l'éthique des élus et la nécessité d'une réforme en profondeur.
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