Une ministre sous le coup d'une enquête judiciaire majeure
Jeudi 18 décembre 2025, les domiciles parisiens de Rachida Dati, ministre de la Culture, font l'objet de perquisitions menées par l'Office central de lutte contre la corruption. Ces opérations s'inscrivent dans une enquête approfondie visant à éclaircir les liens présumés entre l'ancienne eurodéputée et le groupe énergétique GDF Suez, devenu Engie.
Des soupçons de corruption active et passive
Selon les informations disponibles, les magistrats du Parquet national financier enquêtent sur des accusations de corruption active et passive, de trafic d'influence, ainsi que sur des soupçons de détournement de fonds publics. Les enquêteurs cherchent à déterminer si Rachida Dati a perçu des rémunérations de la part de GDF Suez entre 2010 et 2011, alors qu'elle siégeait au Parlement européen.
Des documents compromettants révélés
Des documents comptables inédits, publiés en juin 2025, laissent apparaître que Rachida Dati aurait perçu 299 000 euros via un cabinet d'avocats lié à GDF Suez. Engie a lancé une enquête interne, confirmant l'existence de ces paiements. Les policiers de l'OCLCIFF cherchent désormais à retrouver les traces matérielles de ces transactions.
Un passé trouble au Parlement européen
Dès son élection en 2009, Rachida Dati avait été accusée par des ONG et des militants écologistes d'agir en faveur des intérêts de GDF Suez. Elle avait toujours nié ces allégations, affirmant
"n'avoir aucun conflit d'intérêt". Pourtant, ses prises de position en faveur du secteur gazier avaient suscité des interrogations.
Des liens financiers avec un homme d'affaires controversé
Les enquêteurs s'intéressent également aux relations de Rachida Dati avec Nicolas Sarkis, un financier basé à Londres. Selon Le Nouvel Obs, ce dernier aurait versé 900 000 euros à la ministre entre 2010 et 2018. Une note de Tracfin révèle même de nouveaux paiements en 2022 et 2023.
Des missions secrètes pour le Qatar ?
Les magistrats soupçonnent également Rachida Dati d'avoir mené des missions pour le compte du Qatar, visant à promouvoir une image favorable du pays auprès des autorités européennes et des médias. Ces révélations surviennent à quelques mois des élections municipales, où elle est candidate à Paris.
Un procès en septembre pour corruption
Rachida Dati sera jugée du 16 au 28 septembre 2026 devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire Renault. Cette affaire s'inscrit dans un contexte de crise de la démocratie locale, où la transparence et l'éthique en politique sont plus que jamais interrogées.