Une élection municipale sous tension
Lundi 12 mai, la salle Tarbouriech de Sète (Hérault) a vibré sous les cris et les applaudissements. 300 mètres carrés ont accueilli une foule compacte venue assister à l’élection du nouveau maire de la cité portuaire, après la démission forcée de François Commeinhes, condamné pour détournement de fonds publics.
Hervé Marquès, adjoint du maire sortant, a été élu pour dix mois, une période charnière avant les municipales de 2026. « Le conseil municipal est bouleversé, mais nous nous relevons », a-t-il déclaré, évoquant une résilience nécessaire face aux défis à venir.
Le RN en position de force
La condamnation de Commeinhes, en poste depuis 2001, marque un tournant. Le Rassemblement national (RN), déjà en tête aux dernières législatives, compte bien capitaliser sur cette situation.
« On nous a fait confiance pour représenter les Sétois à l’Assemblée nationale. Pourquoi pas pour diriger la ville ? », avait déclaré Aurélien Lopez-Liguori, député RN, dans un entretien à Midi libre.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte national où l’extrême droite renforce son ancrage local, malgré les critiques répétées de l’Union européenne sur ses dérives autoritaires. À Sète, la gauche, divisée, peine à présenter un front uni, laissant le champ libre au RN.
Un enjeu national
Alors que le gouvernement Lecornu II tente de consolider les alliances progressistes en vue des élections de 2027, les municipales de 2026 pourraient servir de test grandeur nature pour la droite et l’extrême droite. Sète, ville symbolique par son histoire ouvrière et son attachement aux valeurs républicaines, pourrait basculer, illustrant les fractures d’une France polarisée.
Les observateurs soulignent que cette élection dépasse le cadre local. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large du RN, visant à étendre son influence dans les territoires, malgré les résistances citoyennes et les appels à l’union des forces démocratiques.
