Une droite fragmentée face à l'union de la gauche
À quelques mois des élections municipales de 2026, Paris s'apprête à vivre une campagne électorale particulièrement tendue. Pour la première fois, les forces de gauche – socialistes, écologistes et communistes – ont décidé de s'unir dès le premier tour, une stratégie visant explicitement à contrer la maire du 7e arrondissement et ministre de la Culture, Rachida Dati.
Une droite divisée et en crise
Du côté de la droite, le paysage est en pleine effervescence. Pas moins de trois candidats se disputent l'électorat conservateur et libéral. Pierre-Yves Bournazel, ancien député et membre du parti Horizons d'Édouard Philippe, incarne la droite modérée, tandis que Thierry Mariani, ancien ministre UMP et député européen du Rassemblement national, représente l'aile la plus radicale. Enfin, Sarah Knafo, députée européenne de Reconquête !, pourrait officialiser sa candidature d'ici janvier, attirant les électeurs les plus conservateurs, notamment dans les 16e et 17e arrondissements.
"Il y a une crise de leadership à droite", constate un proche du candidat de la gauche unie, Emmanuel Grégoire, qui "attend avec gourmandise" l'entrée en lice de Sarah Knafo. Cette dernière pourrait en effet "siphonner" une partie de l'électorat de Thierry Mariani, comme le suggèrent les derniers sondages.
Des alliances improbables et des tensions internes
Alors que Rachida Dati tente de rassembler la droite avant le second tour, ses rivaux ne semblent pas prêts à lui faciliter la tâche. Pierre-Yves Bournazel refuse toute alliance, tandis que Thierry Mariani considère la ministre comme une "candidate macroniste", ennemi juré du Rassemblement national. Seule Sarah Knafo laisse planer le doute, assurant par l'intermédiaire de son entourage qu'elle "ne sera pas celle qui fait perdre la droite".
Pourtant, selon les dernières estimations, aucun des trois candidats ne semble en mesure de dépasser Rachida Dati au premier tour. Mais la campagne n'a pas encore commencé, et les rebondissements pourraient être nombreux. "Si Rachida Dati ne parvient pas à rassembler cette droite fracturée, sa victoire au second tour sera compromise",
Un contexte politique national tendu
Cette division de la droite parisienne s'inscrit dans un contexte national marqué par une crise de la démocratie locale et une crise de la souveraineté industrielle française. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de maintenir la stabilité, les tensions internes à la majorité présidentielle et les divisions à droite pourraient bien profiter à la gauche unie, qui mise sur une stratégie d'union pour reprendre le contrôle de la capitale.
Dans un Paris où les enjeux écologiques et sociaux sont de plus en plus prégnants, cette élection municipale pourrait bien devenir un laboratoire des futures stratégies politiques pour les élections législatives de 2027.