Terrorisme : Marc Trévidic alerte sur la menace persistante des « électrons libres du djihad »

Par Mathieu Robin 08/11/2025 à 20:09
Terrorisme : Marc Trévidic alerte sur la menace persistante des « électrons libres du djihad »
Photo par Norbu GYACHUNG sur Unsplash

Marc Trévidic alerte sur les failles du système carcéral et la menace persistante des « électrons libres du djihad ».

Un système carcéral à bout de souffle face à la radicalisation

Alors que la Novembre : La France se souvient, dix ans après le chaos terroriste" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="777">France s'apprête à commémorer les dix ans des attentats du 13 novembre 2015, les questions sur la sécurité des prisons et la lutte antiterroriste refont surface. Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste et aujourd'hui président de chambre à la Cour d'appel de Versailles, a tiré la sonnette d'alarme lors d'une interview récente.

Des failles persistantes dans la surveillance des détenus terroristes

L'affaire Salah Abdeslam, le seul survivant du commando du Bataclan, illustre les failles du système. Gardé à vue avec sa compagne pour association de malfaiteurs terroriste, il est soupçonné d'avoir reçu une clé USB en prison. Une situation inquiétante, selon Trévidic, qui rappelle que les détenus radicalisés ont toujours su contourner les mesures de sécurité.

"Sortir avec une arme blanche pour poignarder n'importe qui, c'est malheureusement à la portée de n'importe quel radicalisé."

Le magistrat souligne que les fouilles intrusives, comme les fouilles anales, restent nécessaires pour certains détenus, mais que les visiteurs ne peuvent être soumis aux mêmes traitements. Une situation qui interroge sur l'efficacité réelle des mesures en place.

La menace terroriste, un enjeu de vigilance permanente

Alors que le procureur antiterroriste a révélé que 17 attentats avaient été déjoués récemment, contre seulement deux ou trois en temps normal, Trévidic met en garde contre une menace accrue en période d'anniversaire. Les « électrons libres du djihad », ces individus isolés et imprévisibles, représentent un danger particulier.

Le gouvernement Lecornu II, sous la présidence d'Emmanuel Macron, est confronté à un défi de taille : renforcer la sécurité sans basculer dans l'arbitraire. Les critiques de l'opposition, notamment de la gauche, pointent du doigt un système carcéral dépassé et une politique antiterroriste insuffisante.

Un équilibre difficile entre sécurité et droits fondamentaux

Trévidic évoque le modèle américain du Supermax, où les conditions de détention sont inhumaines, mais où la sécurité est maximale. Une solution qu'il juge inadaptée à la France, où le respect des droits humains doit primer. La question de la radicalisation en prison reste entière, alors que les prisons françaises sont souvent décrites comme des usines à terroristes.

Alors que la France commémore les victimes du 13-Novembre, la menace terroriste demeure. Entre vigilance accrue et respect des libertés, le gouvernement doit trouver un équilibre délicat, sous peine de voir la radicalisation se propager.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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arthur53

il y a 1 mois

La droite parle de sécurité mais ferme les yeux sur les prisons surpeuplées et les conditions indignes. Comment voulez-vous éviter la radicalisation dans ces conditions ?

3
G

Gradation

il y a 1 mois

Les 'électrons libres du djihad', ça fait flipper. Entre les failles du système et le manque de moyens, on est mal barrés. Et après, on s'étonne que ça dérape...

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D

DigitalAge

il y a 1 mois

@gradation En Allemagne, ils ont des programmes de déradicalisation plus poussés. Pourquoi on ne s'en inspire pas ? L'Europe a des solutions à partager.

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P

PKD-36

il y a 1 mois

Trévidic a raison de souligner les failles du système. La radicalisation en prison est un vrai problème, mais il faut aussi éviter les solutions simplistes. Un équilibre entre surveillance et réinsertion est nécessaire.

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